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À quand le retour à la normale à Kidal ?

Carole Assignon16 septembre 2013

Après les affrontements de la semaine dernière entre l'armée malienne et des rebelles touaregs, c'est une visite de trois ministres maliens à Kidal qui a été, dimanche, à l'origine de nouvelles violences.

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Image : AP

Les ministres de la Réconciliation nationale et du développement des régions du nord, Cheick Oumar Diarrah, de l'Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, et de la Sécurité, Sada Samaké, étaient allés parler de paix et de réconciliation. Mais ils ont été reçus à coup de jet de pierres et de grenades.

L'accueil peu chaleureux réservé aux trois ministres est le deuxième incident signalé dans le nord du Mali depuis la mise en place de la nouvelle administration à Bamako.

Une situation tendue

Au sein du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), on ne reconnaît pas d'implication directe du mouvement dans ces événements qui surviennent alors que des pourparlers sont prévus entre Bamako et les rebelles touaregs. Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA, assure que l'initiative vient de la population de Kidal :

« Pour nous, il y a lieu de régler d'abord la question de la situation au niveau international comme prévu dans le calendrier. Ceux qui sont allés à Kidal sont allés dans le but de rencontrer la population, mais il faut bien noter que ce ne sont pas les combattants du MNLA qui ont manifesté à Kidal. Ce sont les sympathisants, ce sont les militants qui ont manifesté pour dire non à cette délégation qui a voulu contourner le mouvement. La population ne voulait pas entendre parler d'une visite des autorités maliennes sans passer par les mouvements qu'elle considère comme leurs représentants légitimes au plan international. »

Les rebelles touaregs affirment être toujours prêts pour le dialogue
Les rebelles touaregs affirment être toujours prêts pour le dialogueImage : picture-alliance/dpa

À Bamako toutefois, certains estiment que cet incident aura des répercussions. C'est le cas de Mahamane Hameyé Cissé, directeur du journal "Le Scorpion" et coordinateur de l'Institut pour la démocratie et l'éducation aux médias :

« Cela va permettre aux autorités maintenant d'assumer toute leur responsabilité et à la Minusma de ne plus avoir les moyens de défendre ni le MNLA ni quelqu'un d'autre. C'est une manière de montrer toute sa bonne foi et toute sa préoccupation par rapport à ce qu'il y a au Nord qui permet aussi au pouvoir en place de retrouver toute son autorité. Je pense que cela va avoir un effet boomerang contre le MNLA. »

Le dialogue toujours possible

Avant l'incident de Kidal, il y avait déjà eu des accrochages entre armée malienne et rebelles touaregs. Le MNLA, qui reproche à Bamako de ne pas respecter les accords de Ouagadougou, dit être désormais sur la défensive tout en étant toujours disposé à dialoguer.

Mossa Ag Attaher affirme : « Nous pensons qu'il est possible de sauver les acquis du processus en cours. C'est à tous les acteurs de prendre leurs responsabilités afin qu'on évite un retour en arrière. »

Dans ce contexte, la question d'un retour à la normale dans le nord du Mali reste toujours posée. Par ailleurs, le MNLA se dit prêt à riposter en cas de nouvelle attaque de l'armée malienne.