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Économie ou écologie? Quelles priorités pour le gouvernement?

Sandrine Blanchard24 mars 2004

Il y a de l’eau dans le gaz au sein du gouvernement de Gerhard Schröder. Et c’est vraiment le cas de le dire, car le « superministre »SPD de l’Économie, Wolfgang Clement, se dispute avec son collègue vert de l’Environnement, Jürgen Trittin, depuis une semaine... à propos de la législation sur les gaz à effet de serre rejetés par l’industrie. Au cœur du débat, les priorités que l’Allemagne doit se donner : favoriser la croissance quitte à délaisser les soucis écologiques ou préférer une vision à long terme pour protéger l’environnement, mais affronter crise et chômage ? Les journaux de ce matin, aux avis partagés, se font le reflet de la polémique.

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Image : Bilderbox

La Frankfurter Rundschau explique que les partenaires de coalition de Wolfgang Clement se demandent à quoi celui que l’on appelle le « superministre » carbure. Surtout quand il tente de négocier l’abandon du projet d’ « impôt écolo » contre une réduction des dioxydes de carbone. De quoi rendre furieux ses collègues du gouvernement, qui ont fait de la défense de l’environnement l’un de leur chevaux de bataille. Mais de son côté, Wolfgang Clement, qui se voyait digne héritier de Gerhard Schröder s’estime peut-être lésé par le choix de Franz Müntefering pour succéder au chancelier à la tête du SPD, estime la Frankfurter Rundschau. Le journal voit donc les déclaration du ministre de l’Économie l’expression de sa frustration, y compris devant l’incapacité des réformes néolibérales engagées à relancer la conjoncture allemande. Mais le gouvernement n’a plus beaucoup de temps pour les querelles : à la fin du mois, il doit présenter à Bruxelles sa législation anti-pollution.

Pour la Süddeutsche Zeitung, Wolfgang Clement, qui en a appelé à l’arbitrage du chancelier, compte sur les déclarations de Gerhard Schröder, qui disait qu’il ne fallait pas compter sur lui pour mener une politique hostile aux entreprises.

Plus à droite, la Frankfurter Allgemeine Zeitung soutient quant à elle les velléités du ministre de l’Économie. Il est connu, écrit le journal, que les énergies renouvelables sont un échec. Et de citer l’exemple des énergies éolienne et solaire, qui font davantage supprimer d’emplois dans l’industrie traditionnelle qu’elles n’en créent. La FAZ accuse le ministre de l’Environnement de vouloir dissimuler les coûts réels de sa politique, et soutient Wolfgang Clement dans sa tentative de l’en empêcher.

La tageszeitung de Berlin s’attarde pour sa part sur les arguments de Jürgen Trittin. Selon lui, l’impôt sur l’environnement, payé en grande partie par la population et non par les entreprises, procure à celles-ci des avantages fiscaux, dont une baisse des charges salariales. Et il envoie à son tour une pique à Wolfgang Clement, en affirmant que c’est au contraire la politique énergétique, trop laxiste envers les émissions de gaz de l’industrie, qui aggrave de façon notoire les problèmes de pollution.