Émigrer vers l'Europe, au péril de sa vie
7 août 2008
Ils étaient quelques 1.200 personnes à mettre le pied le 31 juillet dernier sur l’île de Lampedusa en Sicile. Au total, dans les six derniers mois, on atteint le chiffre alarmant de 10.400 personnes qui ont débarqué à Lampedusa, c’est presque deux fois plus que sur la même période l’année dernière en 2007 – et à chaque voyage son lots de drames humains et de personnes noyées ou disparues en mer, des dizaines tous les mois selon l’organisation Médecins sans Frontières.
Devant ces chiffres, le gouvernement de Silvio Berlusconi décrété l’état d’urgence sur tout le territoire italien : les pouvoirs de la police et des autorités locales sont renforcés. L’île de Lampedusa accueille un contingent supplémentaire de militaires en « tenue de ville », équipés d’armes.
En ce qui concerne l’Union européenne, Bruxelles planchent déjà sur de nouveaux textes : en matière d’immigration légale, les 27 veulent mettre en place une « carte bleue » qui permettrait de faire venir des migrants hautement qualifiés sur le sol européen pour compenser le ralentissement démographique qui attend certains pays européens. Cette mesure ne s’adresse évidemment pas du tout aux migrants qui arrivent en masse à Lampedusa.
Dans ce domaine de l’immigration illégale, l’Union européenne semble durcir vouloir le ton : le 24 juillet dernier, les ministres de l’immigration réunis autour du français Brice Hortefeux ont débattu de la future « directive sanction », qui vise à sanctionner pénalement les employeurs de travailleurs sans-papiers. Un projet porté entre autres par l’Espagne, l’Italie et la Grèce.
Et pendant que les ministres attendent la reprise des activités européennes à Bruxelles, d’autres migrants arrivent par centaines sur les plages de Lampedusa.
L’usage thérapeutique des drogues en Europe
L’Union a mis en place une Stratégie antidrogue pour la période 2005-2012, i incite à une approche globale en insistant à la fois sur la réduction de la demande et la lutte contre le trafic de drogues. En revanche, l’usage thérapeutique des drogues est passé sous silence : il s’agit d’un thème de santé publique laissé à la seule compétence des états membres.
En Allemagne, près du tiers des 12-25 ans ont consommé au moins une fois dans leur vie du cannabis, c'est ce que révélait une enquête menée, l'année dernière, par le Centre fédéral pour l'éducation à la santé. Cette proportion en hausse inquiète les autorités qui redoutent une augmentation des cas de dépendance. Le cannabis est interdit en Allemagne depuis 1961. Pourtant, des cercles restreints mais très actifs de patients et de médecins louent ses vertus anti-douleur. Malgré cela, l'accès au « cannabis médical » ressemble à un parcours du combattant.
La Suisse est le pays de l’inventeur du LSD : Albert Hofman, décédé le 29 avril dernier. Ce n’est donc pas un hasard si on y trouve une clinique d’un genre particulier, laquelle conduit une expérience inédite dans la petite ville de Soleure, située à côté de Bâle. Une douzaine de patients, tous volontaires, y suivent une thérapie à base de consommation de LSD. Des psychiatres administrent des doses variables à des patients souffrant de lourds traumatismes. A Genève, Marion Moussadek.