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État d'exception à Wandsbeck Yvon Arsenijevic

2 janvier 2004
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Wandsbeck est un quartier de Hambourg, dans le Nord de l'Allemagne. Il y a là-bas un hôpital militaire qui a peut-être été visé par une action terroriste pendant la trêve des confiseurs. « Peut-être » - mais contre toute éventualité, la police n'a pas lésiné sur les moyens : bouclage du quartier, contrôles d'identité, voitures blindées, barrages de sécurité - tout un déploiement de forces qui a semé un peu la panique et beaucoup débouché sur une polémique : Est-ce qu'on en n'a pas trop fait ? Est-ce qu'on en n'a pas trop dit ? Puisque, finalement, rien ne s'est concrétisé ? Tout le monde s'en mêle. Nos confrères de la presse écrite comptent les points.

Et si ce que la Frankfurter Allgemeine Zeitung qualifie d'« état d'exception à Wandsbeck » reposait sur une simple faute d'orthographe : une confusion des services secrets américains entre Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, et Hombourg, avec un « o », située en Sarre, comme le souligne en titre la Tageszeitung, de Berlin ? En tout cas, selon la Rheinpfalz, on ne sait toujours pas quel sens donner à l'événement. Première version, selon le journal de Ludwigshafen : le ministre de l'intérieur de la ville-Etat de Hambourg a vite réagi à des informations véritables bien qu'imprécises. Deuxième version : il a agi trop vite - et empêché le bon déroulement de l'enquête. Troisième version : il a voulu jouer les gros-bras en vue des élections de février dans la ville (son parti, l'ancien parti populiste de Ronald Schill est en effet plutôt mal en point). Pour la Rheinpflaz, en tout cas, une chose est sûre : les Allemands sont désormais confrontés aux mêmes angoisses que les Américains. Une similitude relevée aussi par la Süddeutsche Zeitung : alerte à Hambourg, hystérie aux États-Unis, la meilleur arme des terroristes, c'est la peur ! L'Amérique se recroqueville, explique notre confrère de Munich. De moins en moins d'étudiants, de touristes et d'hommes d'affaires se soumettent au supplice des visas. Un changement insidieux qui fait se refermer sur lui-même un pays ouvert. Et en ce sens, pour la Süddeutsche, Hambourg contient aussi une mise en garde : la peur suscitée dans la population n'empêchera pas le terrorisme. Si Die Welt, à Berlin, se range du côté du sénateur responsable des affaires intérieures de Hambourg (mieux vaut prévoir que pourvoir, écrit en substance le journal) - la Frankfurter Rundschau estime que la population a droit au moins à deux choses face à la menace terroriste : une protection maximale et une instrumentalisation politique minimale de ladite menace. Or, le journal avoue ressentir un certain malaise quand le ministre de l'intérieur de Hambourg fait suivre son action policière d'une demande d'accélération des expulsions ou quand son homologue bavarois annonce un renforcement sécuritaire à partir du moment où l'affaire prend un tour de plus en plus politique. Vouloir à tout prix avoir raison n'a jamais protégé contre les attentats terroristes, conclut le journal.