Ô rage! ô désespoir!

"Peuples d'Europe, unissez-vous!". Les banderoles du parti communiste grec s'étalent sur les murs de l'Acropole et en Une de la Süddeutsche Zeitung, tandis que la Tageszeitung a choisi d'illustrer sa première page avec une photo des heurts qui se sont produits hier devant le Parlement grec entre policiers et manifestants. Le soulèvement a beau être justifié, affirme le journal berlinois, il est sans espoir. Le gouvernement mais aussi les syndicats sont confrontés à un dilemme. Le premier parce qu'il doit faire accepter socialement un plan d'austérité inévitable. Les seconds parce qu'ils savent que ce n'est pas en paralysant le pays que le budget de l'Etat pourra être assaini. Selon le journal, cela explique pourquoi les manifestations ont perdu de leur résonnance au sein de la population, d'autant plus qu'elles sont dominées par les syndicats du service public.

Die Welt se penche sur la conférence sur le traité de non prolifération nucléaire. Une conférence lors de laquelle Mahmoud Ahmadinejad en a de nouveau profité pour tirer à boulets rouges sur les Etats-Unis; mais qui peut encore s'en étonner, s'interroge le journal. Le président iranien instrumentalise la vision de Barack Obama d'un monde dénucléarisé pour tenter de monter une coalition antioccidentale contre les Etats-Unis et pour gagner du temps. Si l'Occident ne se décide pas enfin à prendre de nouvelles sanctions économiques contre Téhéran - s'il le faut de manière unilatérale - et à isoler le pays sur la scène internationale, le rêve d'Ahmadinejad va finir par se réaliser, prévient le quotidien. Ce qui est sûr, c'est que la politique de la main tendue du président américain ne prend pas avec le régime iranien.

A la veille des élections législatives en Grande Bretagne, la Süddeutsche Zeitung revient sur l'enjeu primordial du scrutin. Aucune autre démocratie au monde ne fonctionne depuis aussi longtemps au rythme réconfortant d'un pendule, note le journal. La règle voudrait qu'après trois périodes électorales dominées par les travaillistes, ces derniers passent la main et que le pendule revienne de l'autre côté. Pourtant ce n'est probablement pas ce qui va se passer à cause des particularités du système électoral britannique. Il est probable que demain soir, aucun parti ne dispose de la majorité et que la stabilité à laquelle sont habitués les Britanniques soit impossible à maintenir. Autrement dit, ces élections pourraient ouvrir la voie à une réforme du système électoral de la plus vieille démocratie du monde.

Auteur: Konstanze von Kotze / Edition: A.P