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Ô vieillesse ennemie...

Christophe Lascombes26 mars 2010

Les Unes de la presse allemande d'aujourd'hui reviennent sur l'accord trouvé à Bruxelles pour aider la Grèce et sur la mise en place du salaire minimum pour les professionnels des soins aux personnes.

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Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont concocté ensemble le plan de sauvetage d'Athènes entériné à Bruxelles.Image : picture-alliance / dpa

Lorsque la chancelière appelle le Fonds Monétaire International à sauver la Grèce, elle trahit deux fois l'idéal européen, s'indigne la Frankfurter Rundschau. D'abord, elle fait appel aux USA qui dominent depuis toujours cette instance internationale avec leur minorité de blocage. Quelle misère ! Comme si l'Europe, cette énorme puissance économique, ne pouvait pas venir à bout d'un problème qui serait à l'échelle de la Hesse, l'un des Länder de l'Allemagne. Seconde trahison : l'euro a besoin d'une sorte de gouvernement économique qui coordonne les politiques nationales. La seule erreur d'Angela Merkel est de prêter l'oreille justement à ceux qui n'aiment pas l'euro.

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Pour sauvegarder sa puissance, l'euro a besoin non seulement d'une banque centrale, mais aussi d'une gouvernance économique coordonnée de tous les états-membres.Image : picture-alliance / Helga Lade Fotoagentur GmbH

Le dilemme européen de la politique allemande est relevé par la Frankfurter Allgemeine Zeitung. D'un côté, Berlin sait très bien qu'un état membre de l'union européenne ne doit pas être précipité dans l'insolvabilité car les conséquences seraient fatales. D'autre part, Angela Merkel et son ministre des Finances doivent tenir compte de l'humeur de leur opinion publique qui dit en substance que les Grecs doivent se débrouiller tous seuls. L'avertissement de la chancelière disant que personne ne devait tricher dans l'espace européen s'adressait certes d'abord à d'autres états européens mais aussi aux Allemands eux-mêmes.

Flash-Galerie Wochenrückblick KW 12 2010 Elisabeth Noelle-Neumann gestorben
Celle qu'on appelait aussi la « Pythie du Lac de Constance » a accompagné l'évolution de la République fédérale allemande depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Image : AP

Comme le quotidien de Francfort, die Welt illustre aussi sa Une avec le portrait de la Papesse des sondages en Allemagne, Elisabeth Noelle-Neumann, fondatrice du célèbre institut Allensbach, qui vient de décéder à 93 ans. Mais le quotidien revient surtout sur le salaire minimum désormais instauré dans le secteur des soins aux personnes. Cette réthorique sur les salaires décents sert surtout à dissimuler les conséquences asociales de cette entente entre les syndicats et les plus importants fournisseurs de ces services. En réalité, il s'agit ici de conforter, voire d'étendre, avec l'aide des subsides de l'État, sa position face à la concurrence, surtout en provenance de l'étranger. Et surtout dans la perspective de la liberté de circulation des employés qui entrera en vigueur l'année prochaine dans l'espace Schengen.

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Combien de temps encore refusera-t-on de considérer que les soins donnés à nos anciens ne doivent pas être mesurés seulement en termes de coûts ?Image : picture alliance / dpa

Ce dossier révèle surtout la valeur qu'une société accorde aux personnes âgées et aux soins qui leur sont nécessaires, souligne la Süddeutsche Zeitung. Dans cette branche, les salaires ne permettent pas de nourrir sa famille, même en travaillant à temps plein. Il n'est donc pas étonnant dans ces conditions que la motivation des personnels de soin pour laver, changer et accompagner aux toilettes d'autres personnes, soit minimale. Tolérer ceci signifie par contre accepter aussi que le personnel passe sa mauvaise humeur sur le dos des patients. Il était donc urgent d'instaurer un salaire minimum dans ce secteur professionnel.