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20 ans après Tchernobyl

Aude Gensbittel26 avril 2006

Le vingtième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl est au cœur des commentaires de la presse allemande, qui soulignent l’ampleur des conséquences de l’explosion du réacteur nucléaire ukrainien. Une catastrophe qui, même 20 ans après, soulève un grand débat sur l’utilisation de l’énergie nucléaire en Allemagne.

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Image : DW-TV

L’anniversaire de la catastrophe, grâce à toute une série de reportages réalisés dans les régions contaminées, a permis de montrer une chose, écrit la Frankfurter Rundschau : sur place, la tragédie est loin d’être terminée, même si certains à l’est comme à l’ouest, aimeraient faire passer Tchernobyl pour un accident industriel de moindre importance, ayant coûté la vie à « seulement » une vingtaine de personnes. Moscou a d’abord empêché la vérité d’éclater sur la catastrophe et ses conséquences. Puis il y a eu l’accoutumance, le désintérêt et l’apparition d’autres problèmes, pour la plupart économiques. Tchernobyl a été comme effacé. Et pourtant, près de 150 000 km2 en Ukraine, en Biélorussie et en Russie sont encore contaminés. Quant aux conséquences médicales, sociales et politiques de la catastrophe, elles sont loin d’être surmontées.

Est-il important de débattre sur le nombre de victimes ou est-ce tout simplement cynique ? se demande de son côté la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Faut-il ajouter à la douzaine de pompiers et d’ouvriers décédés juste après l’incendie du réacteur et aux neuf victimes officielles atteintes de cancer de la thyroïde dans la décennie suivante, quatre mille morts par cancer supplémentaires comme le pense le forum Tchernobyl des Nations Unies, ou bien même 93 000 autres comme l’affirment certaines organisations ? Pour le journal, les adversaires qui s’affrontent dans cette bataille ne semblent pas remarquer qu’à vouloir absolument avoir raison, ils bafouent les victimes des radiations et les dégradent en faisant d’elles de simples chiffres abstraits.

« L’énergie nucléaire ? Non Merci ! » titre enfin la Berliner Zeitung. Depuis la catastrophe qui a eu lieu il y a 20 ans et a causé des milliers de victimes, il y a une chose que les défenseurs du nucléaire ne peuvent plus jamais faire : prétendre que l’utilisation civile de l’énergie atomique est une chose sûre. Tchernobyl a prouvé pour toujours que les énormes risques liés à cette technologie ne sont pas contrôlables. Personne ne cherche à nier que les centrales nucléaires allemandes sont bien plus sûres, mieux construites et mieux contrôlées que celle de Tchernobyl à l’époque. Mais les risques d’un accident, eux, sont toujours là.