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50ème anniversaire du Traité de Rome

Aude Gensbittel26 mars 2007

L’Union Européenne est aujourd’hui à l’honneur dans les journaux allemands. Le cinquantième anniversaire du Traité de Rome, célébré hier en grandes pompes à Berlin, fait les gros titres de la plupart des quotidiens. Dans un grand discours, la chancelière allemande Angela Merkel, actuelle présidente de l’Union Européenne, a appelé à l’unité et a rappelé l’importance pour l’Europe d’avoir un traité constitutionnel. Avec l’adoption de la « Déclaration de Berlin », les dirigeants européens se sont engagés à se doter d'institutions rénovées d'ici à 2009 et à ratifier un nouveau traité pour remplacer le projet échoué de constitution.

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Les dirigeants européens à Berlin
Les dirigeants européens à BerlinImage : AP

L’Union Européenne ne s’était pas parée d’autant de guirlandes depuis longtemps, note la Frankfurter Rundschau. A Berlin, on a réaffirmé les valeurs communes et la mission historique de l’Europe. Mais est-ce que cela va vraiment aider à régler les petites disputes du quotidien ? se demande le journal. Rien de nouveau n’est encore fait. Mais il faut reconnaître que ce cinquantième anniversaire n’a pas non plus apporté de nouveau désastre. La possibilité de voir un grand tournant est bel et bien là, et c’est déjà beaucoup.

Assez fait la fête, écrit la Süddeutsche Zeitung, l’Europe doit à présent adopter sa constitution ou elle va sombrer dans la crise. Dans un monde qui se transforme à toute allure, dans lequel des nouvelles puissances émergent, dans lequel la Russie retrouve peu à peu sa force d’antan et la superpuissance américaine se fait elle-même du tort, dans ce monde les Européens ne peuvent pas se permettre d’agir de concert uniquement lorsque ce n’est plus possible autrement. Dans son courageux discours prononcé lors des festivités, Angela Merkel a bien souligné que c’était à l’Europe de se mettre au diapason du monde.

Pour die Welt, Angela Merkel a bien mérité son titre de « Mme Europe ». On est à peine à la moitié de la présidence allemande de l’Union, et la chancelière reçoit déjà de nombreux éloges. Le sommet réussi sur le climat, la somptueuse fête d’anniversaire et une déclaration de Berlin ambitieuse, tout cela prépare le terrain pour de grands progrès. Mais ce qui sera décisif, c’est de savoir si les Allemands arriveront à remettre la Constitution sur les rails. Les chances d’y parvenir n’ont jamais été aussi bonnes. Mais il n’est pas certain qu’Angela Merkel arrive à s’imposer, notamment face à la France, la Pologne et la Grande-Bretagne. Car le danger de voir le traité européen instrumentalisé pour défendre des intérêts nationaux est toujours bien présent.

Dire que l’Europe « est notre avenir commun » et qu’une Europe forte « vaut mieux » qu’une Europe faible, tout cela ne sont que des banalités politiques, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La diversité et en conséquence le pluralisme d’intérêts sont à la fois la force et la faiblesse de l’Europe – il s’agit là de son essence même. L’Union Européenne a déjà réalisé beaucoup de choses. Et elle a un avenir prometteur à condition que les Européens se sentent entre de bonnes mains, et qu’ils aient l’impression qu’elle représente avant tout un avantage.