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70 ans des Accords de Munich

Audrey Parmentier30 septembre 2008

Il y a 70 ans jour pour jour, Français, Anglais et Italiens livraient la Tchécoslovaquie à Adolf Hitler: 85 000 kilomètres carrés du territoire tchèque et 3 millions d'Allemands des Sudètes étaient rattachés au Reich.

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Le premier ministre britannique Arthur Neville Chamberlain accueilli en héros après avoir signé les Accords de MunichImage : picture-alliance/ dpa

Adolf Hitler a toujours mené une politique d'expansion de l'Allemagne avec la volonté de regrouper toutes les populations d'origine germanique. Le 24 avril 1938, un congrès des Allemands des Sudètes présidé par Konrad Henlein exige la création d'un Etat national des Sudètes, autrement dit l'autodétermination de ce territoire frontalier qui appartient alors à la République de Tchécoslovaquie. Prague devient la cible d'une violente campagne de la part de l'Allemagne et du Führer qui compte bien imposer une fois de plus ses vues aux Alliés:

«C'est la dernière exigence territoriale que j'impose à l'Europe, mais c'est une exigence dont rien ne me détournera!»

Deutsche Wehrmacht in Prag Archivbild 1939
La Wehrmacht à Prague en 1939Image : picture-alliance/dpa

Peu avant, la Wehrmacht, l'armée allemande, a pénétré en Autriche. Le 13 mars, l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne, est proclamée dans l'indifférence générale, puis confirmée le 10 avril par les Autrichiens et les Allemands qui la plébiscitent à 99,75%.

Mais la nouvelle exigence territoriale d'Adolf Hitler butte sur 3 traités qui garantissent l'unité de la Tchécoslovaquie, deux signés avec la France et un conclu avec l'URSS: tous prévoient une aide immédiate en cas d'attaque allemande. De son côté, la Grande-Bretagne tente de jouer les médiateurs entre Konrad Henlein et le président tchèque Edouard Benes qui finit par accepter la plupart des revendications formulées par les Sudètes. Malgré tout, des incidents éclatent et Adolf Hitler menace directement le président:

«Soit il accepte cette offre maintenant et il donne enfin leur liberté aux Allemands, soit nous irons nous mêmes chercher cette liberté!»

Le 28 septembre, Benito Mussolini propose la tenue d'une conférence internationale pour régler la question. Elle a lieu les 29 et 30 septembre à Munich. Si le premier ministre britannique Arthur Neville Chamberlain accepte dès le départ le principe de l'annexion des Sudètes par l'Allemagne, la France est plus hésitante. Mais devant la perspective d'une nouvelle guerre mondiale, le gouvernement Daladier finit par céder. Tous pensent avoir éloigné le spectre d'une hécatombe semblable à celle de 14-18. Seul Winston Churchill s'insurge et déclare dans un discours au Parlement: « On vous a donné le choix entre le déshonneur et la guerre ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ». Moins d'un an plus tard, l'Allemagne attaquait la Pologne et déclenchait la seconde guerre mondiale.