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9000 réfugiés rwandais dans l'incertitude

Arsène Severin
3 janvier 2018

Au Congo-Brazzaville, ces Rwandais attendent de savoir ce qu'il va leur arriver. Un millier d'entre eux ont bénéficié du prolongement de leur autorisation mais les autres sont en théorie expulsables d'un jour à l'autre.

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Kongo Brazzaville Unicef Fehlernährung
Image : DW/A.Severin

"On a peur que les forces de l'ordre viennent nous embarquer en tant que sans-papiers" (Marie Claire Nyiramahoro)

C'est depuis le matin du 1er janvier que les Rwandais dont le statut de réfugié a cessé vivent dans l'incertitude. Ils sont devenus des sans-papiers à Brazzaville et n'ont encore aucune perspective.

Marie Claire Nyiramahoro, une réfugiée rwandaise, explique que la peur s'est abattue sur toute la communauté. "Toute la communauté rwandaise est terrifiée de ce qui pourrait arriver d'un moment à l'autre. On a peur que les forces de l'ordre viennent nous embarquer en tant que sans-papiers. C'est dur, c'est terrible", explique-t-elle.

On compte environ 9.200 réfugiés rwandais au Congo-Brazzaville. Selon les statistiques fournies par les ONG et les réfugiés eux-mêmes, à peine 10% ont pu être exemptés, et peuvent donc encore bénéficier de l'asile au Congo.

Les réfugiés non exemptés sur leurs gardes

Brazzaville Kongo
Image : Getty Images/AFP/M. Bhuiyan

"Un parent à moi qui habite à Ngo, dans le nord, n'a pu se déplacer pour venir faire ses courses à Brazzaville, témoigne Jean Claude Nkundineza, président de l'Association des étudiants rwandais à Brazzaville. Il y a des barrières de la police à franchir à Kintele et il ne sait pas quelle pièce présenter. Il est obligé de fermer sa boutique pendant un moment, en attendant que le gouvernement se décide. C'est l'inquiétude qui règne actuellement au sein de la communauté, en tout cas pour la grande majorité qui n'a pas été exemptée."

Jusque-là, les autorités ne se sont toujours pas exprimées. Les forces de l'ordre n'ont pas commencé à interpeller les réfugiés. L'Observatoire congolais des droits de l'homme, l'OCDH, une ONG locale, demande à ce que cette impasse soit dissipée.

"Ce silence laisse libre cours à nos policiers qui sont habitués à rançonner les gens, et qui pourraient maltraiter et mettre en difficulté les réfugiés. On veut bien que le gouvernement communique sur cette situation", demande Trésor Nzila Kendet, le directeur exécutif de l'OCDH.