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A Abidjan, une bataille qui n'en finit pas...

3 avril 2011

Situation toujours tendue en Côte d’Ivoire. Des tirs sporadiques retentissent alors que les forces d'Alassane Ouattara tentent toujours de déloger Laurent Gbagbo. L'ONU dénonce les massacres commis dans l'ouest du pays.

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Les Forces républicaines d'Alassane Ouattara attendent l'assaut finalImage : picture alliance / dpa

Les coups de feu s'étaient calmés dans la nuit de samedi à dimanche, mais ils ont repris dans la journée à Abidjan. L'assaut final des combattants pro-Ouattara contre le palais et la résidence présidentielle n'a toujours pas eu lieu. Laurent Gbagbo serait dans sa résidence de Cocody. Il semble qu'il ait repris le contrôle de la RTI, la télévision d'Etat, même si, selon Reporters sans frontières, la RTI pourrait en fait émettre depuis un camion mobile.

Depuis samedi, Laurent Gbagbo diffuse sur la RTI des messages violents contre la France et appelle à la mobilisation de ses troupes. Damana Pickass, l'un de ses fidèles alliés, a appellé les Ivoiriens à venir former un bouclier humain autour de la résidence de Laurent Gbagbo.

Kämpfe Elfenbeinküste
Des combattants dans les rues d'Abijan : de quel camp?Image : picture alliance / landov

Pillages et pénurie

Pendant ce temps, Abidjan est livrée aux pillages. L'eau courante est coupée dans certains quartiers et les denrées alimentaires commencent à manquer dans les magasins. Le gouvernement Ouattara a par ailleurs prolongé le couvre-feu, de 12h ce dimanche à 6h demain lundi. Ce dimanche, la force française Licorne a repris le contrôle de l'aéroport de la capitale économique en vue de faciliter le départ des étrangers. 1.650 ressortissants étrangers, dont la moitié sont des Français mais aussi beaucoup de Libanais, se sont regroupés dans le camp militaire français de Port-Bouët, à Abidjan.

Kämpfe Elfenbeinküste
Abidjan est prise sous les tirs depuis trois joursImage : picture alliance / landov

Massacres à Duékoué

La confusion est toujours de mise autour des massacres commis à Duékoué, dans l'ouest du pays. Samedi, l'Onuci, la mission de l'Onu en Côte d'Ivoire, a accusé les deux camps d'avoir assassiné des civils. Selon elle, 330 personnes ont été tuées en début de semaine, la plupart par les Forces républicaines d'Alassane Ouattara lors de l'offensive sur Duékoué. Accusations rejettées par le président reconnu par la communauté internationale, qui assure que ses troupes n'ont tué que des miliciens et non des civils.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, demande ce dimanche à Alassane Ouattara de faire arrêter les massacres. Ce dernier a déclaré qu'il avait ouvert une enquête.

L'Onuci précise également que, parmi ces 330 victimes, plus de 100 ont été assassinées par les mercenaires de Laurent Gbagbo avant la prise de la ville mardi dernier.

Ces chiffres sont revus à la hausse par les ONG qui ne parlent pour l'instant que de « violences intercommunautaires » à Duékoué : la Croix rouge internationale évoque 800 corps retrouvés, il y en aurait plus d'un millier selon Caritas. Quant à l'ONG Médecins sans frontières, elle précise que les violences continuent dans l'Ouest. Ses équipes soigneraient plus de 500 blessés par jour à Danané, Man et Bangolo.

Ecoutez ci-dessous Julien Adayé, notre correspondant à Abidjan, qui fait le point à 17h TU.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Sébastien Martineau