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A Berlin, les réfugiés se bousculent au "LaGeSo"

Richard Fuchs (Berlin), Sandrine Blanchard7 octobre 2015

Le „LaGeSo“ est un centre qui enregistre à Berlin les demandeurs d'asile pour leur garantir une protection sociale et une assurance maladie minimum. Il manque de personnel, alors que le nombre de requérants augmente.

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Il faut faire la queue, parfois durant des joursImage : DW/R. Fuchs

Les arrivées massives de demandeurs d'asile en Allemagne posent de plus en plus de problèmes. L'Etat fédéral a promis de verser 670 euros par réfugiés aux Länder, les régions, qui sont chargées ensuite de redistribuer cet argent aux communes, qui prennent en charge les arrivants. Mais les communes sont débordées et une grande partie de l'aide est fournie par des bénévoles. Exemple, le „LaGeSo“ ; ce centre enregistre à Berlin les demandeurs d'asile pour leur garantir une protection sociale et une assurance maladie minimum.

Flüchtlingskrise in Erstaufnahmestelle Lageso
Le LaGeso pris d'assautImage : DW/K. Salameh

Des centaines d'arrivants chaque jour

La foule se presse devant le LaGeSo. Près de 600 personnes sont massées devant la porte, ils font la queue pendant des heures, pour obtenir un numéro et voir peut-être leur dossier examiné. Alors la tension monte, les gens s'invectivent, des bagarres éclatent. Une situation qui empire chaque jour, comme le raconte Michael Ruscheinsky. Il travaille comme bénévole à l'association de quartier "Moabit hilft".

"Chaque jour, les tensions sont vives. Tous les matins, quand on ouvre les portes, il y a des bousculades, on voit que les gens se poussent, dehors. Ce matin, on a déjà dû envoyer cinq blessés à l'hôpital. Les gens ont peur de rater leur tour, de ne pas obtenir de numéro".

Tout le monde est débordé

54 agents de sécurité sont censés canaliser la foule. Des files d'attentes sont prévues selon les requêtes. En principe. Mais en réalité, c'est la cohue, près de 500 demandeurs d'asile supplémentaires viennent ici chaque jour, alors que seule une centaine de dossiers peuvent être traités. Ihsan Wahbi, bénévole d'origine libanaise, le constate : tout le monde est débordé.

"Il faut qu'ils recrutent plus de personnel. Parfois, il y a 300 personnes qui attendent dans une salle, pour seulement 3 ou 4 employés. C'est trop peu."

De moins en moins de donateurs

Deutschland Registrierung von Flüchtlingen Enayatuila Sediqi
L'Afghan Enayatuila Sediqi tente de garder le sourireImage : DW/R. Fuchs

150 bénévoles tentent de traduire, dans une trentaine de langues. Mais les nerfs sont à nu, les demandeurs d'asile viennent de zones de guerre comme la Syrie, ou l'Afghanistan, à l'instar d'Enayatuila Sediqi qui en a assez d'être transbahuté d'un endroit à l'autre depuis des semaines.

"L'Afghanistan est tellement loin. Les femmes et les enfants n'ont pas pu marcher si longtemps. J'ai passé cinq jours dans les montagnes en Iran, sans manger ni boire."

Les bénévoles et les Allemands prêts à faire des dons sont de moins en moins nombreux. Mais les autorités de Berlin refusent de décréter l'état d'urgence, ce qui permettrait d'enclencher d'autres mécanismes institutionnels pour faire face aux demandes qui, elles, ne cessent d'augmenter.