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A la veille du second tour ...

Joël Bronner13 juin 2014

Deux mois après le premier tour de la présidentielle, les électeurs afghans sont à nouveau appelés aux urnes. En course : Abdullah Abdullah, ex-ministre des Affaires étrangères, et Ashraf Ghani, ex-ministre des Finances.

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L'Afghanistan s'apprête à tourner demain la page de l'ère Karzaï, au pouvoir depuis la chute du régime taliban en 2001, et que la constitution empêche de briguer un 3e mandat successif.
L'Afghanistan s'apprête à tourner demain la page de l'ère Karzaï, au pouvoir depuis la chute du régime taliban en 2001, et que la constitution empêche de briguer un 3e mandat successif.Image : DW/H. Sirat

Comme pour le premier tour, les talibans ont menacé de s'en prendre à quiconque prendrait part ce samedi au vote, qui doit désigner le futur président afghan. Les insurgés jugeant ce scrutin illégitime. Cet avertissement n'avait pourtant pas empêché, il y a deux mois, plus de 7 millions d'Afghans de se rendre aux urnes. Une manière pour les électeurs de répondre pacifiquement à la violence qui gangrène encore le pays, plus de douze ans après l'intervention occidentale, qui a provoqué la chute du régime taliban.

La question sécuritaire est toujours la priorité des électeurs, éprouvés par la succession des conflits armés depuis plus de trois décennies. D'autant que les derniers soldats de la coalition de l'Otan, doivent quitter l'Afghanistan à la fin de cette année. Laissant planer beaucoup d'incertitudes sur l'avenir du pays. De nombreux Afghans estiment, en effet, que, pour le moment, leur armée nationale n'est pas suffisamment équipée ni assez expérimentée pour faire face, seule, à la rébellion talibane.

Début d'une nouvelle ère ?

De leur futur président, les électeurs afghans attendent également qu'il lutte contre le niveau record de la corruption, qui gangrène le pays jusqu'au sommet de l'Etat. Et ce, en raison des milliards de dollars d'aide étrangère qui ont déferlé dans le pays depuis l'intervention occidentale. Cette corruption généralisée pousse d'ailleurs une partie des électeurs à se détourner des urnes, jugeant que les candidats souhaitent avant tout accéder à la présidence pour s'enrichir personnellement.

Pour autant, les plus optimistes veulent croire que ce scrutin est le début d'une ère nouvelle en Afghanistan, qui débutera avec le départ d'Hamid Karzaï. Pour lui succéder et répondre aux différents défis auxquels le pays est confronté, ces électeurs doivent faire un choix entre Ashraf Ghani, ancien ministre des finances, et Abdullah Abdullah, ex-ministre des affaires étrangères. Abdullah Abdullah - qui est le favori de ce scrutin - lui qui a obtenu 45% des suffrages au premier tour et cumulé entre temps plusieurs soutiens politiques de poids. Une petite part des incertitudes qui pèse sur l'avenir de l'Afghanistan devrait en tout cas être levée après ce vote. Puisque les électeurs sont sur le point de désigner celui qui assurera la transition dans le pays, après le départ, d'ici quelques mois, des troupes de la coalition.

Outre la sécurité, la lutte contre la corruption est une autre priorité des électeurs
Outre la sécurité, la lutte contre la corruption est une autre priorité des électeursImage : picture-alliance/dpa