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A l'Est rien de nouveau...

Christophe LASCOMBES13 juillet 2004

A la suite de leur vote au Bundesrat contre la Loi sur la réforme du marché du travail, surnommée Hartz IV du nom de son concepteur, la rencontre hier entre le chancelier Schröder et les Ministres-présidents des nouvelles régions fait la une des commentaires de la presse allemande de ce mardi, tant le sujet ravive la « fracture Est/Ouest » qui existe encore dans les esprits des deux côtés de l’ancien tracé du Rideau de Fer...

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Ces silos de béton, hérités de l'ex-RDA, vont continuer encore longtemps d'abriter les laissés pour compte de la réunification
Ces silos de béton, hérités de l'ex-RDA, vont continuer encore longtemps d'abriter les laissés pour compte de la réunificationImage : transit-Archiv

Cette rencontre avait surtout pour objectif de montrer aux électeurs que leurs dirigeants régionaux ont vraiment tout tenté, explique Die Welt, et que si l’aide réclamée par les anciens Allemands de l’est fait toujours défaut, c’est bien la faute à l’intransigeance de ceux de l’Ouest. Cette attitude n’est pas acceptable plus longtemps.

Une opinion partagée par la Frankfurter Rundschau qui rappelle qu’afin d’adoucir les effets de la loi Hartz IV, les nouvelles régions de l’est de l’Allemagne recevront tous les ans un milliard d’euros supplémentaires jusqu’en 2009. Alors que des centaines de milliards sont transférés dans les nouveaux Länder, seuls 15% de ces sommes sont réellement investies. C’est bien là le problème. La situation ne changera pas tant que les gouvernements régionaux continueront de suivre la politique de la main tendue.

Les nostalgiques de l’ex-RDA ne cessent d’affirmer que si tout n’était pas rose, au moins chacun possédait encore le droit au travail, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Qu’on ne s’y trompe pourtant pas, objecte le journal, la frustration des quelque 20 pour cent de sans emplois d’aujourd’hui était à l’époque partagée par 80 pour cent de la population. Parce que le travail effectué à l’époque était mal organisé, fournissait des produits de mauvaise qualité et franchissait souvent les frontières de l’absurde.

Pour la Süddeutsche Zeitung, le rejet de Hartz IV par les dirigeants des nouvelles régions est l’expression des craintes légitimes, tant sur le plan de la politique sociale mais aussi économique, que fait naître l’ignorance toujours croissante de la situation particulière de cette seconde moitié de l’Allemagne. Le problème ici, souligne le journal, n’est pas tant que le gouvernement soit contraint à réaliser des économies drastiques, celles-ci sont effet inévitables, que l’absence de tout concept clair pour leur réalisation. La manière dont la coalition rouge-verte gère sa politique en faveur des nouvelles régions démontre malheureusement le caractère dilettante avec lequel sont menés entre-temps certains débats essentiels en Allemagne, conclut le journal.