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A quand l'analyse des élections du 18 septembre?

Audrey Parmentier24 octobre 2005

Les partis politiques allemands continuent de débattre sur les résultats des législatives anticipées du 18 septembre. Hier, lors de leur congrès à Augsburg, les jeunes conservateurs ont exigé une analyse de ces résultats, et donc du mauvais score des Unions chrétiennes. Une analyse qu’Angela Merkel essaie de repousser. Pour la future chancelière, il faut d’abord se concentrer sur les négociations de coalition avant de revenir sur les élections. Une démarche largement commentée par les journaux allemands.

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Angela Merkel lors du Congrès des jeunes conservateurs
Angela Merkel lors du Congrès des jeunes conservateursImage : AP

Analyse électorale, voilà une expression presque scientifique à laquelle on associe volontiers des cerveaux qui fument. Seulement voilà, explique la « Frankfurter Allgemeine Zeitung », en politique, ce sont plutôt les revolvers qui fument. Et quand un parti se demande pourquoi il n’a pas atteint ses espérances électorales, pourquoi il n’a pas épuisé son stock d’électeurs potentiels, on est effectivement en plein combat. Un combat pour le pouvoir puisque la question de savoir ce qui s’est mal passé en cache une autre, à savoir qui est responsable ? écrit le journal de Francfort.

Qui est responsable ? Peut-être bien les jeunes conservateurs eux-mêmes, répond la « Süddeutsche Zeitung », qui devraient se repentir pour leurs tendances néolibérales. En tout cas, affirme le journal, l’analyse électorale tant attendue est censée faire porter le chapeau des mauvais résultats électoraux à Edmund Stoiber. Un Edmund Stoiber qui ne se laisse pas faire – à juste titre selon la Süddeutsche - et qui se distance du programme des Unions, un programme qui a malencontreusement oublié le côté social.

Un programme que les électeurs ont trouvé trop froid leur goût, renchérit la « taz », qui affiche en Une une Angela Merkel aux lèvres pincées de désoeuvrement. Mais qu’est ce que vont s’imaginer les jeunes conservateurs, les Merz et autres Stoiber, se demande le journal. Qu’Angela Merkel va leur dire : Vous avez raison les gars, j’ai tout fait de travers, la protection contre le licenciement et la TVA, ça m’est complètement égal, et c’est avec plaisir que j’entame les négociations de coalition en tant que perdante. C’est un tel aveu qu’ils attendent ? Mais ils rêvent !

A en croire la « taz », tant que les négociations de coalitions sont en route, Angela Merkel ne peut pas faire son mea culpa publiquement. Et de toutes façons, l’analyse du mauvais score de l’Union était connue déjà cinq minutes après les premières estimations le 18 septembre. Une analyse qui a des airs de lutte intestine : que ce soit la CDU ou la CSU, chacun y va de sa petite phrase assassine, avec pour objectif de renforcer sa position lors des négociations.

Un chaos interne que salue la « Frankfurter Rundschau », qui dresse un parallèle entre le débat sur l’analyse électorale au sein des Unions et les difficultés du SPD à élire le nouveau secrétaire général du parti. Deux luttes qui montrent que les deux grands partis continuent à se cabrer contre les dompteurs d’en haut. Ils s’autodéchirent avant même le début des négociations. Sur le court terme, ça ressemble à une dispute sans objectif. Mais sur le long terme, affirme le journal, c’est un signe de vie.