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Abdelkader Baba Ladé oublié par la justice?

21 juillet 2017

Cela fait trois ans que l'ancien chef rebelle tchadien est enfermé dans la prison de Koro Toro, au nord du pays, toujours dans l'attente de son jugement. Sa famille et ses avocats sont sans nouvelles de lui.

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Justizministerium in Ndjamena
Le bâtiment du ministère de la Justice à NdjamenaImage : DW/F.Quenum

L'ancien chef rebelle Tchadien oublié en prison - MP3-Stereo

Accusé de rébellion, de détention illégale d'armes, d'association de malfaiteurs, d'incendie volontaire de villages et de viols, l'ancien chef rebelle qui n'a toujours pas été jugé, croupit dans la sinistre prison à ciel ouvert de Koro Toro dans le désert, au nord du Tchad, sans droit de visite. Son avocat, maître Alain Kagonbé lance l'alerte.

 "Il est un citoyen comme tout autre. Il a droit à être protégé par la justice tchadienne. Son arrestation suivie de sa déportation à Koro Toro, nous la dénonçons." Il pousuit : "Koro Toro est un centre où on doit purger les peines, ce n'est pas un centre où on doit garder à vie une personne qui bénéficie encore de la présomption d'innocence. Il a une santé fragile et depuis 2014, il n'a pas été fixé sur son sort. Même le juge d'instruction qui a la charge du dossier ne sait pas qui l'a fait partir à Koro Toro. S'il est coupable qu'il soit condamné mais s'il n'a rien fait, alors qu'on lui redonne sa liberté."

Tschad, Justizminister Ahmat Mahamat Hassane
Le ministre tchadien de la Justice Ahmat Mahamat HassaneImage : DW/F. Quenum

Des cas comme Abdelkader Baba Ladé, il y en a plusieurs au Tchad et même dans d'autres pays. Où des prisonniers disparaissent sans aucune nouvelle. Balkissa Idé Siddo, chercheur pour l'Afrique centrale à Amnesty International dénonce ces faits. Les droits des prisonniers doivent être respectés, explique-t-elle.

"Quel que soit le statut de la personne avant son arrestation, un prisonnier est un prisonnier. Un prisonnier a des droits et le Tchad s'est engagé, en signant et en ratifiant des traités internationaux, régionaux mais aussi dans ses textes nationaux, à respecter les droits de l'Homme. Qu'ils aient accès à leurs familles et à leurs avocats de manière régulière, à-t-elle déclaré à la DW. Normalement, il y a la durée de détention préventive et les autorités doivent pouvoir les respecter. Malheureusement, dans d'autres pays d'Afrique centrale, c'est à peu près similaires mais à des degrés différents. A côté du Tchad on a par exemple le Cameroun."

Les faits remontent à 2013. Abdelkader Baba Ladé, basé en Centrafrique, rentre au Tchad à la suite d'une négociation entre le gouvernement tchadien et les autorités centrafricaines. Il est nommé préfet de la ville de Maro au Sud du Tchad en 2014 avant d'être arrêté deux mois après en Centrafrique par les contingents de la Minusca, alors qu'il tentait de fuir une fois de plus le Tchad. C'est par la suite qu'il a été emprisonné à Koro Toro.

 

Nafissa Amadou Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique