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Accord entre Ver.di et Deutsche Telekom

Anne Le Touzé20 juin 2007

Après plus de cinq semaines de grève, l’opérateur allemand Deutsche Telekom et le syndicat Ver.di ont fini par trouver un accord concernant l’avenir des 50.000 salariés de la filiale de téléphonie fixe du groupe. Un accord qui devrait permettre à l’entreprise d’économiser entre 500 et 900 millions d'euros par an d’ici 2010.

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Dans les jours les plus forts de la crise, environ 16.000 salariés ont suivi le mouvement de grève. Selon Ver.di, c'est grâce à ce combat que Telekom a fait des concessions.
Dans les jours les plus forts de la crise, environ 16.000 salariés ont suivi le mouvement de grève. Selon Ver.di, c'est grâce à ce combat que Telekom a fait des concessions.Image : AP

La bataille a été ardue, mais les deux parties sont sorties soulagées du dernier round de négociations. La direction de Telekom, parce que le plan de restructuration va lui permettre de faire les économies souhaitées. Les négociateurs du syndicat Ver.di parce qu’ils ont réussi à limiter la casse. Lothar Schröder, négociateur en chef du syndicat :

« Nous sommes parvenus à un compromis. Même s’il ne nous satisfait pas pleinement, ce compromis était nécessaire pour accompagner les employés sur la voie d’une nouvelle société de services. L’objectif de Ver.di était d’éviter que l’on s’attaque au porte-monnaie des salariés. Nous pensons qu’avec ce compromis, cet objectif est atteint. »

Pas d’offensive directe contre le porte-monnaie des salariés, mais seulement dans un premier temps : la direction de Telekom a réussi à imposer une réduction de salaire de 6,5% en trois étapes d’ici 2010, compensée par des primes versées aux employés. Par ailleurs, le temps de travail hebdomadaire passe de 34 à 38 heures, sans compensation, évidemment. Quant aux nouvelles recrues, elles peuvent s’attendre à un salaire de départ au moins 30% inférieur à celui de leurs collègues…

En contrepartie, Ver.di a obtenu qu’il n’y ait pas de licenciement sec jusqu’en 2012, soit un an de plus que le délai prévu à l’origine. Pour le chef du personnel de Telekom, Thomas Sattelberger, c’est un compromis tout à fait satisfaisant :

« Nous avons sécurisé 50.000 emplois dans le groupe, jeté les bases pour des milliers d’embauche. Et ce qui me tenait particulièrement à cœur : nous sommes tout à fait restés dans le cadre de l’objectif financier prévu dans notre plan d’austérité. »

Ancien monopole, Deutsche Telekom ne s’est jamais vraiment remise de la libéralisation du marché il y a douze ans. Confronté à une concurrence redoutable, l’opérateur a vu une bonne partie de ses clients partir vers d’autres horizons moins chers et plus attractifs. D’où la nécessité de réduire drastiquement les coûts, en sous-traitant une partie de ses services. Jusqu’à ce matin, Ver.di jugeait les conditions de cette restructuration inacceptables.

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La grande commission de Ver.di a largement approuvé le compromis. Le dernier mot revient aux adhérents du syndicat, qui décideront dans le courant de la semaine prochaine de mettre ou non un terme à leur mouvement de grève – ce qui est probable.