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Accord sur la constitution européenne

Sandrine Blanchard21 juin 2004

Ça n’aura pas été une mince affaire, mais ça y est : les dirigeants européens se sont enfin mis d’accord vendredi dernier sur une constitution pour l’Union européenne. Le traité constitutionnel ne sera cependant signé qu’à l’automne, et la constitution n’entrera en vigueur qu’une fois ratifiée par chacun des 25 états membres, dans les deux ans. Et cela n’est pas gagné. Sans compter que les dirigeants européens n’ont pas réussi à s’entendre sur le successeur de Romano Prodi à la tête de la commission. D’où des réactions mitigées dans la presse de ce matin...

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Romano Prodi à Bruxelles. Toujours personne pour lui succéder à la Commission.
Romano Prodi à Bruxelles. Toujours personne pour lui succéder à la Commission.Image : AP

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce compromis sur la constitution, c’est avant tout un soulagement. Soulagement de voir que, ces années de tractations et de luttes intestines n’auront pas été vaines. Parmi les changements importants, le quotidien cite le poids désormais accordé au nombre d’habitants des pays membres, dans la prise de décision. Une preuve pour la FAZ que l’Europe n’est pas seulement l’affaire des gouvernements mais aussi des populations.

Die Welt s’ingénue à faire remarquer que c’est tout de même un comble : le texte censé simplifier les institutions européennes est celui comportant le plus de paragraphes. Par ailleurs, le quotidien juge que, s’il est bien clair que l’UE a réussi son unification économique, notamment en dérégulant ses marchés intérieurs, il est difficile de distinguer les lignes politiques de la nouvelle Europe.

La tageszeitung quant à elle estime que le nouveau texte a plutôt renforcé l’opacité des prises de décision. Plus de conseil législatif, mais davantage d’exécutif laissent, selon le journal, le champ libre aux diplomates et leurs chefs, de diriger en toute impunité.

La Frankfurter Rundschau n’est pas certaine que ce sommet ait été « historique ». Mais l’accord montre la volonté des États européens de rester ensemble, coûte que coûte. Car sans constitution, pas d’Union européenne viable. Reste à savoir si le texte favorise vraiment l’efficacité, la transparence et la démocratie ; le journal demeure sceptique. Lui aussi souligne la complexité de la prise de décisions, même s’il estime que la charte des droits fondamentaux constitue une bonne base pour une juridiction européenne plus claire. Quoiqu’il en soit, le quotidien de gauche se félicite de voir le poids du parlement de Strasbourg renforcé, face au conseil des ministres. Et le journal de conclure : L’Europe s’est dotée d’une constitution avec laquelle elle pourra vivre longtemps. Si elle la remanie régulièrement, et si elle sait profiter des possibilités qu’elle offre.

Pour finir, un mot de la Süddeutsche Zeitung, qui considère l’accord sur la constitution comme le minimum vital dont l’Europe avait besoin. Elle revient par contre aussi sur l’échec du choix d’un nouveau président de la commission. Le journal déplore les querelles de chapelles entre l’axe franco-allemand et les « sceptiques » à la suite de la Grande-Bretagne sur la personnalité à mettre à la tête de l’Union. Des querelles qui font douter : quand on n’arrive pas à se mettre d’accord sur qui placer à la tête de l’UE, est-ce qu’on sait vraiment ce qu’on veut dans l’Union ? La réponse se trouvera dans le « oui » ou le « non » accordé à la nouvelle Europe par les populations.