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Accrochages entre islamistes et l'armée malienne

Ramata Soré8 janvier 2013

À deux jours de l'ouverture des négociations entre le gouvernement malien et Ansar Dine et le MNLA, à Ouagadougou, des accrochages ont eu lieu entre des islamistes et l'armée malienne.

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Image : Romaric Ollo Hien/AFP/GettyImages

Ces heurts se sont déroulés dans la nuit de lundi à mardi près de Mopti. Au moins deux accrochages ont eu lieu. Selon une source, l'armée malienne a procédé à des tirs de sommation pour éloigner les islamistes qui se rapprochaient de l'aéroport. Le second heurt a eu lieu sur la ligne de démarcation qui sépare le Nord occupé et le Sud. Mohamed Mahmoud El Oumrany, ancien ambassadeur et doyen des chefs de la communauté arabe dans le nord du Mali, donne plus de details :« Les islamistes se sont rapprochés de la ligne de front distante d’au moins 200 km et ils ont pris l’initiative de se rapprocher des troupes maliennes. Deux patrouilles se sont rencontrées, ont émis des coups de semonce et se sont retirées. Il ne s’est pas passé plus que ça, je crois. »

Ansar Dine Kämpfer in Mali
Combattants d'Ansar DineImage : AP

Même si Mohamed Mahmoud El Oumrany assure que le calme est revenu, la population, elle, est inquiète. Chana Takiou, journaliste malien et ressortissant de Mopti témoigne : « Déjà dans la zone de Sévaré, les populations commencent à venir vers Mopti. Les cars sont remplis tous les jours. Il y a une psychose qui s’est emparée de la population. »

Flüchtlinge in Mali
Populations maliennes fuyant le nord du MaliImage : picture-alliance/dpa

Pour le politologue malien Issa N'Diaye, l'inertie des Maliens et des politiques est la cause de la situation qui prévaut dans le nord du pays :

« On a le sentiment que la crise du Nord est quelque chose de lointain pour les politiques ici et que ce n’est pas leur intérêt central. Leur intérêt central, c’est de s’accrocher au pouvoir. Et cela est aussi valable pour la société civile. Tant qu’à l’interne, on ne résoudra pas la question même de l’exercice du pouvoir et on ne surpassera cette question du nord du Mali, on n’en mesurera pas ses enjeux stratégiques. Et le fait de demander l’intervention extérieure et de s’en tenir là sans qu’il ait une volonté nationale réelle de libérer cette partie du nord, je pense qu’on ne résoudra rien du tout. »

Concernant les différents accrochages, les responsables du ministère malien de la Défense sont actuellement en réunion. Ils planchent, entre autres, sur des stratégies à mettre en œuvre pour sécuriser les zones sous leur contrôle.