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Actes de vengeance au Mali

Marie-Ange Pioerron25 janvier 2013

Les journaux reviennent sur les accusations portées par des organisations de défense des droits de l'homme contre l'armée malienne. Elle est accusée de commettre des exactions contre les populations à la peau claire.

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Soldats maliens à DiabalyImage : Reuters

Des soldats maliens, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung, auraient massacré des gens uniquement à cause de la couleur de leur peau, leur teint clair de touareg ou d'arabe les identifiant comme collaborateurs des islamistes. Les ressentiments racistes au Mali sont vieux de plusieurs siècles, poursuit le journal. Dans la mémoire collective des Maliens noirs, le passé esclavagiste colle toujours à la peau des touaregs.

Les troupes maliennes qui progressent vers le nord avec les Francais, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung ne font apparamment pas de quartier avec leurs adversaires réels ou supposés. C'est aussi l'occasion de régler des comptes dans un Etat multi-éthnique, marqué par le vieil antagonisme entre Africains et Touaregs. Même si de tels excès sont des actes de vengeance spontanés pour les atrocités commises par des djihadistes touaregs, ces incidents, souligne le journal, rappellent que le régime en place à Bamako est un mélange de militaires putschistes et de civils pas très nets, qui en temps normal n'aurait pas été jugé fréquentable par les occidentaux.

Malische Soldaten in Niono
Soldats maliens à NionoImage : Reuters

Pour die tageszeitung, le rapport de la FIDH montre à quel point il est urgent d'autoriser la présence d'observateurs neutres sur la ligne de front. Cela vaut aussi pour les journalistes. La manie du secret qui entoure l'intervention française n'aide personne. Elle ne fait qu'attiser les rumeurs et nourrir la peur. Si les armées française et malienne n'ont rien à cacher, qu'elles le prouvent par une plus grande transparence, demande le journal.

Et puis deux ans après le début du soulèvement en Egypte, le même journal relève que l'appareil sécuritaire continue de tirer et de torturer. Sur 135 policiers traduits en justice, deux seulement ont été condamnés. Quant à la justice égyptienne, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, elle s'est rangée du côté de l'ancien régime pour ne pas perdre ses privilèges.