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Adieu, loi Volkswagen! Bonjour Porsche?

Sandrine Blanchard24 octobre 2007

Ce matin, les journaux reviennent essentiellement sur l’arrêt de la Cour européenne de justice qui épingle « la loi Volkswagen » en vigueur en Allemagne. Ce texte, qui protège depuis près de 50 ans le groupe automobile contre les tentatives de rachat hostiles en Europe, restreint, de l’avis des juges, « la libre circulation des capitaux ». Il accorderait en effet une trop grande influence aux pouvoirs publics dans la gestion de l’entreprise.

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La Süddeutsche Zeitung parle de "la fin d'une illusion"
La Süddeutsche Zeitung parle de "la fin d'une illusion"Image : AP

Concrètement – et pour bien comprendre l’enjeu de cet arrêt de justice – aucun actionnaire du groupe Volkswagen, quelles que soient les parts du capital qu’il détient, ne peut actuellement exercer davantage d’influence au sein de l’entreprise que l’Etat régional de Basse-Saxe, qui dans les faits dispose ainsi d’un droit de veto. La justice veut donc permettre désormais aux actionnaires privés d’avoir une influence proportionnelle aux parts du capital de Volkswagen qu’ils détiennent.

L’arrêt de la Cour européenne de justice laisse la « Voie libre à Porsche », peut-on lire en Une de Die Welt. Le constructeur de voitures de sport qui détient déjà plus de 31% du capital du groupe. Die Welt explique l’émotion suscitée en Allemagne par cette décision de justice par l’importance de Volkswagen, symbole avec sa « Coccinelle » (voir photo) du miracle économique des années 1950. Die Welt estime cependant que dans la configuration actuelle, l’actionnaire allemand Porsche peut lui aussi garantir que Volkswagen reste dans le giron national.

La Süddeutsche Zeitung prédit elle aussi que « Porsche va pouvoir reprendre Volkswagen ». La SZ juge que la « loi Volkswagen » était anachronique, survivance d’une époque où l’Etat passait pour être le garant d’une gestion sociale d’une entreprise, ce qui n’est plus d’actualité depuis l’effondrement du socialisme en Europe de l’Est et la mondialisation des marchés. La SZ poursuit : trop longtemps, l’entreprise a cultivé l’illusion que la force de travail et le capital étaient aussi important l’un que l’autre, le tout au détriment de la compétitivité du groupe. Résultat : la marque a été éclaboussée par un scandale financier de grosse envergure et 25 000 employés ont perdu leur emploi. Le journal conclut : dans une économie de marché, il est difficile de savoir ce qui est réellement bon pour les employés. La « loi Volkswagen » leur a nui en leur faisant croire à une sécurité qui n’existait plus, en fait, depuis longtemps.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung ne regrette pas non plus le protectionnisme de la « loi Volkswagen ». Le journal conservateur se félicite, même, de ce que Volkswagen va pouvoir devenir une entreprise comme les autres, en intégrant la holding européenne de Porsche. Reste que de sévères conflits s’annoncent entre les futurs nouveaux chefs et les syndicats.