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Affrontements entre Turcs et Kurdes à Berlin

Audrey Parmentier30 octobre 2007

La crise entre la Turquie et l’Irak autour du PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, se poursuit et sort même des frontières des deux pays: alors que l'armée turque a bombardé des positions des rebelles kurdes dans le sud-est, près de la frontière avec l'Irak, les accrochages entre Kurdes et nationalistes turcs dimanche à Berlin font craindre de nouveaux affrontements en Allemagne.

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A l’appel d’une organisation nationaliste turque, plusieurs centaines de personnes étaient venues exprimer dimanche, dans la capitale allemande, leur soutien à Ankara et à son projet d’intervention militaire dans le Kurdistan irakien pour éliminer les bases du PKK, un projet approuvé par le parlement turc le 17 octobre. Et c’est en marge de cette manifestation qu’ont lieu les affrontements à coups de pierres et de bouteilles entre Kurdes et nationalistes turcs. Bilan : 18 policiers blessés et 15 interpellations. « Le conflit à la frontière turco-irakienne s’est étendu à Berlin », a commenté la responsable des services de renseignements intérieurs de la ville Etat, Claudia Schmid. Quant au sénateur Ehrhart Körting, il a menacé les responsables des affrontements d’expulsions. Bekir Alboga est porte-parole du Conseil de coordination des Musulmans d’Allemagne :

« Ceux qui ne se contrôlent pas devraient prendre cet avertissement au sérieux. Nous n’avons absolument aucun intérêt à ce que ce conflit prenne une dimension internationale ou qu’il déborde en Allemagne. Je ne pense pas que l’expulsion soit une solution mais nous voulons tous que la cohabitation pacifique entre Turques et Kurdes en Allemagne et en particulier à Berlin continue. »

Pour Cem Özdemir, les tensions sont uniquement dues au PKK dont l’interdiction en Allemagne depuis 1993 n’existe que sur le papier. Le député européen reproche aux forces de sécurité de fermer les yeux sur la présence des séparatistes kurdes dans le pays, 1000 dans la seule ville de Berlin, un avis que partage Bekir Alboga :

« Nous sommes pour la liberté d’expression, pour le droit de manifester mais de manière pacifique. (…) Il faut faire attention à ne pas laisser de place aux terroristes du PKK. Cette organisation est acceptée en tant que telle en Allemagne mais il faut veiller à ce que la liberté d’expression ne soit pas utilisée à mauvais escient ou instrumentalisée. »

Pour Claudia Schmid, la responsabilité des violences revient à des groupes proches d’une organisation turque d'extrême droite appelée « les Loups gris ».