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Affrontements suite aux élections en Côte d'Ivoire

Carole Assignon22 avril 2013

Les Ivoiriens se sont faiblement mobilisés hier pour les élections locales. Des élections boycottées par le Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo. Des violences sont signalées.

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Image : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Au lendemain des élections municipales et régionales en Côte d'ivoire, des affrontements ont éclaté à Abidjan et Yamoussoukro. De jeunes partisans de candidats défaits aux élections dénoncent des fraudes. Certains ont barré des rues et des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre, qui a usé de gaz lacrymogènes pour les disperser.  Plusieurs manifestants auraient été blessés à Yamoussoukro.

Dimanche soir, plusieurs incidents avaient déjà éclaté au moment du dépouillement, notamment la destruction d'urnes dans un quartier d'Abidjan. L'ONUCI (mission de l'ONU en Côte d'Ivoire), qui a participé à la sécurisation du vote, a noté que neuf communes étaient touchées par des destructions ou vol de matériel.

Faible participation

La Commission électorale indépendante (CEI)  signale par ailleurs le faible taux de participation. Selon la CEI seuls 30% environ des électeurs auraient fait le déplacement. Jean Boffon, responsable de la mission d'observation électorale de la société civile ivoirienne :

« Cette faible participation serait dû entre autre au boycotte du FPI et aussi aux conditions de vie de la population qui ne s'améliore pas jusqu'à présent. Peut-être que les gens se demande à quoi servent les élections s'il y a des blessés et que leurs conditions de vie ne s'améliorent pas. »

Selon la commission électorale indépendante, moins d'1 électeur sur 3 a voté.
Selon la commission électorale indépendante, moins d'1 électeur sur 3 a voté.Image : Sia Kambou/AFP/Getty Images

Pour Doumbia Yacouba, premier vice-président du Mouvement ivoirien des Droits de l'homme, au-delà des deux premières raisons évoquées, le cumul des fonctions de certains candidats expliquerait également le peu d'intérêt accordé au scrutin :

« La loi n'interdit pas le défaut de cumul de fonction cela fait que, c'est aussi peut être une raison de la désaffection des électeurs. Nous constatons que ceux qui sont ministres ou déjà députés ont postulé encore majoritairement à ces élections locales. Les cumulards est ce qu'ils pourront réellement être efficace aux différents postes qu'ils occupent. Donc, il revient à la société civile de dénoncer les cas de dérive. Puisqu'il n'y a pas d'opposition véritable. Aujourd'hui c'est un boulevard qui est ouvert. »

Le boycott du FPI

Avec l'absence du FPI dans les processus électoraux en Côte d'Ivoire, Doumbia Yacouba estime qu'il y aura des répercussions sur la scène politique du pays, mais aussi sur le parti lui-même :

«Nous redoutons fortement une turbulence au niveau du parti. Parce que, nous ne savons pas aujourd'hui comment on pourra évaluer la représentativité du FPI, et éventuellement pour qu'il puisse bénéficier des financements publics. Le fait que le FPI n'ait finalement participé à aucune élection, va avoir des répercussions assez considérables sur la vie de ce parti dans l'avenir. »

Pour l'heure, le FPI se réjouit du faible taux de participation du scrutin et y voit un succès de son appel au boycott. Selon le parti, la participation ocille entre 13% et 15%.

Le dépouillement du scrutin, lui, se poursuit. Selon  la commission électorale les résultats complets devraient être connus d'ici le milieu de la semaine. Rappelons que ces élections locales étaient les dernières avant la présidentielle de 2015, à laquelle, sauf surprise, l'actuel président Alassane Ouattara devrait se représenter.