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Afrique-Chine: un avenir incertain?

Juliette Gramaglia3 décembre 2015

Le président chinois Xi Jinping, en visite en Afrique, participera vendredi au sixième sommet du forum de coopération sino-africaine à Johannesburg. L'occasion de discuter de l'évolution de leurs relations économiques.

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Xi Jinping en visite en Afrique du Sud
Image : picture alliance/dpa/K. Prinsloo

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Xi Jinping était en visite mardi au Zimbabwe, et mercredi en Afrique du Sud. Au premier semestre 2015, la Chine a fortement ralenti ses investissements sur le continent africain. Or plusieurs pays, comme l'Angola, l'Afrique du Sud ou le Sénégal, sont hyperdépendants du partenaire asiatique et de ses importations de matières premières. Les cours dans ces pays ont d'ailleurs fortement chuté.

Ebrima Sall est secrétaire exécutif du conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique, le Codesria. Interrogé au micro de Juliette Gramaglia, il ne veut pas dramatiser l'impact de la baisse des investissements chinois :

"La Chine est l’un des premiers investisseurs en Afrique, et une baisse du montant des investissements, ça va avoir des conséquences par rapport aux pays [africains qui commercent avec la Chine]. Je crois que la baisse des investissements peut se traduire par un ralentissement de la croissance mais je ne crois pas que ce soit un ralentissement très important."!

"Les Africains étaient un peu dans l'expectative"

L'exportation massive de matières premières est problématique en soi. Ebrima Sall voit dans les relations sino-africaines une division du travail qui reproduit le rapport que l'Afrique a eu avec les pays industrialisés du Nord. Et cela empêche la transformation des économies africaines: au lieu d'exporter les matières premières, il faudrait les travailler. Le sommet du forum de coopération sino-africaine (FOCAC) est selon Sall une chance pour l'Afrique de devenir plus active dans sa coopération économique avec la Chine, ce qu'elle n'a pas toujours su faire :

"Le grand problème a été que les Africains étaient, dans leurs relations [avec la Chine], un peu dans l'expectative. L'initiative ne doit pas venir uniquement des Chinois. [...] Il faut que les Africains aient des stratégies d’industrialisation très claires et bien réfléchies et qu’ils engagent le dialogue avec la Chine pour que l’industrialisation se fasse dans les secteurs que l’Afrique considère comme prioritaires : dans l’agriculture, dans la transformation des produits agricoles, dans la transformation des produits miniers et dans la construction, évidemment, des infrastructures. Mais que ça se fasse d’une manière qui permette qu’il y ait une chance d'un transfert des technologies et un transfert de compétences, pour qu’à terme, l’Afrique puisse justement commencer à exporter des produits à forte valeur ajoutée locale."

Le FOCAC, qui se déroulera les 4 et 5 décembre, sera co-présidé par Xi Jinping et son homologue sud-africain Jacob Zuma.