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Afropresse à présent, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron17 septembre 2004

Darfour – Niger – Madagascar

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Image : AP

Nous commençons par ce que la Süddeutsche Zeitung appelle le "piège du Darfour". Pourquoi un piège? Parce que, explique le journal, l’aide d’urgence internationale est à peu près la seule chose qui fonctionne actuellement dans l’ouest du Soudan. Mais indirectement elle pourrait aussi prolonger le conflit. Le Portugais Ramiro Lopez da Silva, qui dirige l’action du Programme alimentaire mondial à Khartoum, se projette déjà dans l’année 2005. Si aucune solution politique n’est trouvée d’ici à la fin de l’année, nous serons confrontés à une souffrance chronique, déclare-t-il au journal. Or souligne ce confrère, une autre région du Soudan est révélatrice de ce qui arrive lorsque l’aide d’urgence, dans une guerre, doit s’installer dans la durée. Dans le sud du pays, en conflit depuis des décennies contre le pouvoir central de Khartoum, l’aide humanitaire est devenue depuis longtemps une partie du problème. Certes elle a maintenu en vie des millions de personnes, mais elle a aussi alimenté la guerre. Car il est inévitable que les milices combattantes profitent elles aussi de cette aide. Un tel piège, craint le journal, pourrait fonctionner au Darfour si les discussions entre les rebelles et le gouvernement ne progressent pas rapidement. De tels progrès, précisément, sont à exclure. Comme le relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les négociations d‘Abuja entre le gouvernement soudanais et les deux mouvements rebelles du Darfour sont au bord de l’échec. Les efforts de médiation du président Olusegun Obasanjo sont restés vains jusqu’à présent.

A l’occasion de la publication du rapport 2004 sur l’état de la population mondiale, la Frankfurter Rundschau donne un coup de projecteur sur le Niger, le pays qui affiche le taux de natalité le plus élevé au monde. Pour le reste, note le journal, le Niger est plutôt la lanterne rouge dans bien des domaines: le taux de ceux qui savent lire et écrire atteint seulement 17% et le revenu annuel par habitant stagne à 180 dollars. L’ignorance, poursuit le journal, fait que les campagnes de sensibilisation atteignent difficilement une population musulmane à 90%. Cela explique que le président Mamadou Tanjda s’asseoit personnellement au micro de la radio nationale pour proclamer le combat contre le paludisme, le choléra ou la poliomyélite. Le président qui a aussi fait construire des écoles, des centres de santé et des barrages, mais souligne le journal la crise structurelle au Niger ne peut être surmontée qu’au prix d’un travail de longue haleine. A Madagascar le président Ravalomana mise sur une politique économique libérale pour réduire la pauvreté. Seulement, lit-on là aussi dans la Frankfurter Rundschau, la Grande Ile ne s’est toujours pas remise des six mois de crise qui ont suivi l’élection présidentielle de 2002. La plupart des ponts détruits à l’époque ont certes été reconstruits, le trafic ferroviaire des marchandises a repris et beaucoup d’usines textiles dans la zone franche d’Antananarivo ont rouvert leurs portes, mais l’ancien niveau de production n’est pas atteint. Et surtout, poursuit le journal, l’inflation nourrit le mécontentement de la population. Pendant le premier trimestre de cette année les prix ont augmenté de 3,5%. La hausse du prix du riz en particulier - + 13% - a poussé les gens dans la rue. Pour les pauvres, le moment le plus dur de l’année se situe en septembre, lorsque les paysans attendent les récoltes.

"La bataille n’est pas encore gagnée" – ces propos repris là encore par la Frankfurter Rundschau sont de Gertrud Mongella, la présidente du parlement panafricain, venue assister à une conférence internationale de femmes à Berlin. La bataille en question, c’est celle pour l’égalité des sexes. Il y a neuf ans Gertrud Mongella a été la secrétaire générale de la conférence de Pékin sur les femmes. Aujourd’hui cette Tanzanienne préside le parlement de l’Union africaine, un parlement qui a surtout un rôle consultatif. Mais note le journal, pour Gertrud Mongella, ce n’est pas un simple salon où l’on cause. Car pour faire changer les mentalités sexistes, il peut être plus important de conseiller et d’observer ce qui se passe réellement que de faire des lois.