1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Afropresse, l‘Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron13 avril 2007

Algérie – RDC

https://p.dw.com/p/C2jE
Victime des attentats d'Alger
Victime des attentats d'AlgerImage : picture alliance/dpa

Dans l’actualité africaine de la semaine ce sont d’abord les attentats d’Alger qui retiennent l’attention des commentateurs.

Cela faisait longtemps, écrit par exemple Die Welt, que l’Algérie ne faisait plus les grands titres. L’attentat contre le siège du gouvernement signe le retour en force du terrorisme. Ce qui se cache derrière est riche d’enseignement. L’Algérie socialiste, née de la lutte anti-coloniale, n’a jamais été une démocratie. Comme tous les pays de cette obédience idéologique elle a donc choisi le feu et l’épée contre l’islamisme, y compris l‘islamisme modéré. Ses partis politiques ont été interdits par l’Etat, et poussés dans la clandestinité. Ce qui, loin de l‘affaiblir l‘a bien plutôt renforcé. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le ralliement des salafistes à l’internationale terroriste Al Qaïda est l’indice de risques accrus, mais ce groupe relativement petit ne pourra entrainer une nouvelle scission du pays. Le souvenir des horreurs de la guerre est encore trop frais. Si les gouvernements algériens, souligne le journal, avaient combattu non seulement les islamistes mais aussi la corruption dans leurs propres rangs et s'ils en avaient fait plus pour le développement économique du pays, le danger serait moindre. La Süddeutsche Zeitung estime quant à elle que du Groupe salafiste pour la prédication et le combat à Al Qaïda au Maghreb islamiste, les objectifs et les méthodes sont restés inchangés. Mais le réseau s’est internationalisé et a maintenant des prolongements jusqu’au Sahel. Les attentats commis la veille à Casablanca au Maroc sont l’illustration de ces ramifications. La Frankfurter Rundschau interpelle l’Union européenne. Les habitants du Maghreb sont des voisins de l’UE, écrit le journal. Ce sont eux surtout, et non leurs gouvernements répressifs, qui ont besoin d’aide.

Autre sujet de réflexion, cette semaine pour la presse allemande: le départ en exil au Portugal de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba.

Un exil motivé officiellement par des raisons de santé et qui ne devrait être que provisoire. Bemba, on s’en souvient, avait d’abord trouvé refuge à l’ambassade d’Afrique du sud à Kinshasa après les violents combats d’il y a trois semaines entre ses miliciens et les forces gouvernementales. Jean-Pierre Bemba, note la Tageszeitung, était entré par mégarde en politique et ne voulait certainement pas en sortir de cette façon. Après être arrivé tout près du pouvoir, il s’enfuit maintenant comme un chien battu. Depuis sa courte défaite face à Kabila au deuxième tour de l’élection présidentielle d’octobre dernier, poursuit le journal, Bemba craint pour sa vie. Dans le camp Kabila les partisans de la ligne dure le comparent souvent à Jonas Savimbi, l’ancien chef des rebelles de l’UNITA dans l’Angola voisin, Savimbi qui après avoir perdu lui aussi des élections avait repris les armes et était mort au combat. Bemba n’a pas voulu démanteler sa garde armée dans la capitale. Il a négligé de créer en province une base de partisans civils qui aurait pu lui servir de caution politique, ajoute la TAZ. Toujours à propos de la RDC, la Tageszeitung comme la Frankfurter Rundschau consacrent chacune une pleine page au pillage des forêts par des sociétés occidentales sans scrupules. Une catastrophe écologique, doublée d’une catastrophe sociale et politique, écrit la Frankfurter Rundschau, alors que pour la TAZ la déforestation à outrance au Congo va attiser le réchauffement climatique.

Enfin la presse allemande publie cette semaine un appel au secours pour le Darfour.

Il est signé des représentants du Programme alimentaire mondial au Soudan et au Tchad et est publié par la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le chaos est tel dans la région, lit-on sous leur plume, que des dizaines de milliers de personnes franchissent chaque jour les frontières. Plus de trois millions de personnes au Darfour, dans l’est du Tchad et le nord-est de la République Centrafricaine ont de toute urgence besoin d’une aide alimentaire. Des dizaines de milliers de tonnes de céréales doivent être acheminées dans les régions touchées par la guerre. Cette aide alimentaire, estiment les deux représentants du PAM, nécessite plus de 600 millions de dollars.