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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron6 avril 2007

Nigéria – Zimbabwe

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En cette super année électorale pour le continent africain, les Nigérians seront appelés aux urnes le 21 avril pour élire un nouveau président. C’est l’occasion pour les journaux allemands de faire un bilan des deux mandats d’Olusegun Obasanjo.

Obasanjo qui ne peut donc pas se représenter, mais qui, pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, règle sa succession sans scrupules. La campagne électorale, note le journal, est ponctuée de toutes sortes de coups bas. Elle est d’autant plus dramatique que la prochaine élection présidentielle indiquera le cap pour le pays le plus peuplé d’Afrique. L’héritage politique d’Obasanjo, qui a mis fin en 1999 à la dictature militaire, n’est pas le seul enjeu. Toute la question est de savoir si le Nigéria aura un avenir comme démocratie. Obasanjo, poursuit le journal, a choisi comme dauphin le gouverneur de Katsina, Umara Yar’Adua. Un homme largement inconnu mais moins corrompu que ses homologues, et de surcroît musulman. Et les musulmans sont aujourd’hui majoritaires dans le pays. L’absence totale de base politique chez ce candidat est le signe le plus visible qu’Olusegun Obasanjo entend continuer à tirer les ficelles en coulisses. Concernant maintenant l’économie nigérianne, le journal constate qu’en dépit de réformes énergiques les progrès son minimes. Le huitième producteur mondial de pétrole n’est toujours pas capable d’assurer son propre approvisionnement énergétique.

Et puis comme les semaines précédentes la situation au Zimbabwe continue de préoccuper la presse allemande.

Cette fois-ci, les journaux relèvent que l’appel à la grève générale lancé par les syndicats pour mardi et mercredi dernier n’a guère été suivi. Beaucoup de salariés, note la Frankfurter Rundschau, ont expliqué leur non-participation à la grève par leur détresse économique. Les uns ont eu peur de perdre leur emploi. D’autres ont souligné que leur présence sur le lieu de travail était pour eux la seule possibilité d’avoir un repas chaud par jour. Le taux de chômage au Zimbabwe, rappelle le journal, dépasse les 80%. Le salaire minimum fixé par le gouvernement est actuellement de 90 000 dollars zimbabwéens, soit 3,6 dollars américains selon le taux de change au marché noir. La Frankfurter Allgemeine Zeitung dénonce une fois de plus le comportement du président sud-africain Thabo Mbeki. L’Afrique du sud soutient Mugabe, titre le journal. Thabo Mbeki exclut un changement de régime à Harare, et donc une fin prématurée de l’ère Mugabe.

La perspective du sommet du G8, qui aura lieu en juin dans le nord de l’Allemagne, inspire à un quotidien allemand un éditorial extrêmement critique.

La scène est prête, lit-on dans la Frankfurter Rundschau. Le monde entier est convié à regarder comment l’Allemagne annoncera un accroissement de l’aide pour les pauvres de la planète. La chancelière allemande, Angela Merkel, révèlera combien de milliards iront à l’Afrique. La réalité, poursuit le journal, tranche avec ces mises en scènes pompeuses. Si l’Allemagne s’en sort relativement bien en matière d’aide au développement, ce n’est pas pour autant un succès. L’Allemagne piétine, les autres pays riches sont nettement en recul.

Enfin la presse allemande évoque les combats qui ont fait rage à Mogadiscio entre l’armée éthiopienne et des insurgés islamistes. Les pires combats des seize dernières années dans la capitale somalienne, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Près de 400 civils ont été tués, note de son côté la Süddeutsche Zeitung, alors que la Frankfurter Rundschau fait état d’un rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch. Selon ce rapport des centaines de réfugiés fuyant la Somalie ont été interrogés, dans des prisons éthiopiennes, par des agents américains. Ils avaient été auparavant expulsés illégalement du Kenya vers l’Ethiopie.