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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron23 février 2007

Zimbabwe – Somalie

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Nous commençons par le Zimbabwe. Au moment où l’Union européenne a reconduit ses sanctions contre le régime de Harare et où Robert Mugabe vient de fêter ses 83 ans, le Zimbabwe domine cette semaine l’actualité africaine dans les journaux allemands.

La Süddeutsche Zeitung consacre même plusieurs articles à la totale déliquescence du Zimbabwe. L’un des volets concerne les fermiers blancs, qui ont cessé depuis longtemps, écrit le journal, de faire les grands titres. Ils étaient autrefois 4 500, ils ne sont plus aujourd’hui que 400 et ils n’ont plus le droit de cultiver leurs champs. Début février ils ont reçu l’ordre de plier bagages et de quitter leurs terres. Une expulsion qui, ajoute le journal, n’a rien à voir avec l’injustice coloniale dans la mesure où la plupart d’entre eux ont acheté leurs fermes dans les années 80 et 90 et se sont pour cela lourdement endettés auprès des banques. L’offre faite par le gouvernement pour attirer de nouveau des fermiers blancs au Zimbabwe et accroitre ainsi la production agricole n’en est que plus grotesque, souligne la Süddeutsche Zeitung. Dans un autre article, le même journal relève que la production de maïs, qui il y a encore dix ans fournissait d’importantes recettes d’exportation, ne peut plus nourrir la population. Le taux d’inflation atteint

1 593%, un record mondial. Même dans le contexte africain, le déclin économique du Zimbabwe est sans pareil, ajoute le journal qui dénonce la cupidité de la clique au pouvoir et qui note que Robert Mugabe vient de se faire construire le plus grand palais d’Afrique. Le Zimbabwe manque de tout, titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung – de carburant, de viande, de pain. Une seule chose abonde: le mécontentement de la population. Le régime de Robert Mugabe redoute une explosion sociale. Et même ses amis les plus fidèles semblent prendre leurs distances. Il n’a échappé à personne à Harare que lors de son dernier voyage en Afrique le président chinois Hu Jintao a évité le Zimbabwe. Quant à l‘ Afrique du sud son copinage avec l’inflexible dictateur appartient apparemment au passé. Selon le ministre sud-africain de la défense, Mugabe est devenu "un vrai problème".

Toujours en Afrique australe des journaux comme la Tageszeitung et le Tagesspiegel de Berlin évoquent les inondations au Mozambique. Mais c’est pour constater que fort heureusement elles ne sont pas aussi catastrophiques que celles de l’an 2000, qui avaient fait plus de 700 morts. Cette fois-ci les populations ont été prévenues et évacuées à temps. On ne déplore, notent les deux journaux, qu’une trentaine de victimes.

La Somalie fournit cette semaine un autre sujet d’intérêt à la presse allemande. Le conseil de sécurité de l’ONU a en effet adopté une résolution autorisant l’Union africaine à déployer pendant six mois une force de paix en Somalie.

Et cette mission sera placée sous la responsabilité du commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité, Said Djinnit, qui s’exprime cette semaine dans les colonnes de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La force de l’UA, explique-t-il, se composera de neuf bataillons de 850 hommes chacun, notamment deux bataillons venus de l’Ouganda, un du Nigéria et un du Burundi. Les coûts se chiffreront dans les 1 000 dollars par mois et par soldat. Interrogé sur ce qu’il attend de l’Europe, Said Djinnit dit vouloir des partenariats entre pays africains et non-africains puisque l’occasion est maintenant offerte de changer réellement la situation en Somalie. L’Allemagne elle aussi serait la bienvenue. Les Américains et les Algériens sont déjà aux côtés des Ougandais. Alors ajoute le commissaire de l’UA, pourquoi l’Allemagne, de concert avec la France, n’appuierait-elle pas le Burundi. Par exemple en fournissant des vivres, des médicaments et des tentes. La Tageszeitung note de son côté que l’escalade de la violence à Mogadiscio fait de plus en plus de victimes civiles. Mais le gouvernement de transition s’inquiète plus de sa réputation que du sort de la population. Il a interdit aux médias somaliens toute publication d’informations sur les combats, les mouvements de réfugiés et de manière générale sur la situation dans le pays.