1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron16 février 2007

Guinée – Côte d’Ivoire – G8/Afrique

https://p.dw.com/p/C2jM
Restes d'un bus incendié à Conakry
Restes d'un bus incendié à ConakryImage : AP

Cette semaine les journaux se font l’écho de la situation en Guinée, mais ce nouveau foyer de crise en Afrique ne fait pas vraiment les grands titres.

Quelques articles, en pages intérieures, pour relater les faits mais pas de reportages ni d’éditoriaux. Troubles en Guinée, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui note que le style de gouvernement autocratique du président Conté se heurte à une résistance grandissante. Sur les 9,4 millions de Guinéens, nombreux sont ceux qui le rendent responsable de la pauvreté et de la corruption dans ce pays riche en matières premières. Et le journal de rappeler que la Guinée dispose par exemple de la moitié des réserves mondiales de bauxite, alors que 40% de la population vivent sous le seuil de pauvreté. La Tageszeitung insiste sur l’extrême sévérité des dispositions de la loi martiale décrétée lundi dernier par Lansana Conté. A savoir, non seulement le couvre-feu et l’interdiction de réunions publiques, mais aussi les perquisitions et arrestations arbitraires, la surveillance par l’armée du courrier, du téléphone et des communications par internet, ou encore la possibilité de confisquer les appareils de radio. Le journal s’inquiète aussi des risques de déstabilisation pour la région.

Dans la région il y a notamment la Côte d’Ivoire, où l’impasse reste totale. Et pour Pierre Schori, qui vient de quitter ses fonctions de représentant spécial de l’ONU, le pays est même au bord du désastre. Il l’a dit à la Frankfurter Rundschau qui nous présente un homme persuadé que sa mission a échoué. Le diplomate suédois se dit amèrement déçu d’avoir dû constater que certains milieux, au sein de la classe politique, ne souhaitent pas surmonter la crise ivoirienne. Il prédit aussi que, si cette crise perdure, la Côte d’Ivoire connaitra un drame économique et social. Enfin il regrette que le conseil de sécurité de l’ONU n’ait pu se résoudre à prendre des sanctions qu’à l’encontre de trois responsables politiques ivoiriens, deux dans le camp gouvernemental, un du côté de la rébellion. Selon lui des sanctions plus larges auraient eu un effet apaisant sur le processus de paix. Toujours à propos de la Côte d’Ivoire, la Tageszeitung évoque l’accord signé entre le gouvernement ivoirien et la société Trafigura. Cette société néerlandaise avait affrété le bateau qui en août dernier a déversé des déchets toxiques à Abidjan. L’exportateur de déchets toxiques achète sa liberté, titre le journal. Très précisément celle de ses trois employés incarcérés à la-septembre à Abidjan, et cela en échange du versement de 159 millions d’euros. L’indemnisation des véritables victimes, ajoute le journal, reste floue.

Enfin l’Allemagne, on le sait, veut faire de l’Afrique l’une des priorités du G8 en cette année où Angela Merkel préside le groupe des huit pays les plus riches du monde. La ministre allemande de la Coopération a précisé à la presse comment le G8 pourrait encourager au mieux le développement de l’Afrique. Nous avons besoin de plus d’investissements durables en Afrique, déclare Heidemarie Wieczorek-Zeul au Financial Times Deutschland. Ce serait un signal positif si le G8 lançait un fonds de microcrédit, peut-être en liaison avec la Banque mondiale. Car il est évident, souligne la ministre, que les groupes de population pauvres en Afrique ne profitent pas des investissements effectués jusqu’à présent. Pour l’économie allemande, note le journal, les investissements directs en Afrique ne jouent qu’un rôle très marginal. Les relations commerciales sont plus développées, les principaux pays partenaires étant l’Afrique du sud, le Nigéria, le Kenya et l’Angola. Il serait pourtant excellent, déclare la ministre, que des entreprises des pays du G8 disent: Nous avons confiance, nous investissons en Afrique. Selon Mme Wieczorek Zeul, les firmes allemandes ne peuvent excuser leur réticence par de prétendus désavantages concurrentiels par rapport aux entreprises chinoises. Car assure-t-elle "de plus en plus de voix critiques s‘élèvent aussi en Afrique contre la Chine. "