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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron28 juillet 2006

RDC - Somalie

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Tout au long de cette semaine la presse allemande a poursuivi sa série de reportages sur la République démocratique du Congo.

Die Welt par exemple revient sur le cauchemar logistique que représente l’organisation d’élections dans un pays grand comme l’Europe de l’ouest, mais qui ne possède que 2 500 kilomètres de routes asphaltées. Raison pour laquelle la représentante de la Fondation Konrad Adenauer à Kinshasa, Andrea Ostheimer, n’exclut pas que les opérations de vote soient prolongées de 24 heures. Le journal évoque aussi les violences qui ont émaillé les derniers jours de la campagne électorale à Kinshasa. Mais la chancelière Angela Merkel, citée par Die Welt, se dit optimiste sur les chances de succès de la mission européenne chargée de sécuriser les élections. L’envoyé spécial de la Süddeutsche Zeitung nous emmène à Kisangani, dans la province de l’Oriental, 17 fois la taille de la Belgique, l’ancienne puissance coloniale. La province compte 6004 bureaux de vote, 6004 endroits qu’il a fallu équiper en bulletins de vote, urnes, isoloirs en cartons. Comme ailleurs dans le pays la plupart de ces bureaux de vote sont difficilement accessibles par la voie terrestre. Mais les Nations unies, souligne le journal, les ont atteints. Le Congo étant ce qu’il est, entendez par là un pays complètement délabré, l’ONU a créé sa propre compagnie aérienne pour les 17 000 casques bleus stationnés dans le pays. Avec plus d’une centaine d’avions et d’hélicoptères, c’est actuellement la plus grande en Afrique. La Frankfurter Rundschau évoque le projet d’appui au processus électoral, mené conjointement depuis janvier 2005 par la coopération technique allemande, la GTZ, et la Fondation Konrad Adenauer. Des caravanes de la paix ont sillonné les onze provinces - une sorte de cirque ambulant au service de l’éducation civique, écrit le journal. Enfin toujours dans les colonnes de la Frankfurter Rundschau, un juriste allemand, Gerd Hankel, se fait l’avocat, et de l’envoi de la mission européenne, et de l’organisation des élections. Certes des élections comportent un danger : celui de donner une légitimation démocratique à ceux qui ont détruit le pays. Mais quelle alternative, demande Gerd Hankel. Pas d’élections ? S’en remettre à l’espoir qu’un jour ou l’autre, grâce aux activités de la société civile des riches pays du nord les conditions seront plus favorables ? Ce serait, souligne ce juriste, faire des Congolais l’objet d’un maximalisme cynique.

La Somalie fournit cette semaine l’autre grand sujet de l’actualité africaine. L’entrée des troupes éthiopiennes dans le pays fait craindre le pire aux journaux allemands.

Intervention de l’armée éthiopienne et ton guerrier de la part d’Addis Abeba, note la Süddeutsche Zeitung qui rappelle que depuis leur triomphe sur les chefs de guerre à Mogadiscio, les islamistes ont juré d’étendre leur contrôle à l’ensemble du pays et de chasser un gouvernement de transition déjà fort peu influent. Le conflit, craint le journal, pourrait déstabiliser toute la région, dans la mesure où l’Erythrée, devenue l’ennemie de l’Ethiopie, est elle aussi impliquée. Asmara livre des armes aux islamistes somaliens. Et le litige frontalier entre l’Ethiopie et l’Erythrée n’est toujours pas réglé. Depuis des décennies, note également la journal, les relations entre l’Ethiopie et la Somalie sont tendues à l’extrême. Depuis son indépendance en 1960, la Somalie revendique la province de l’Ogaden, attribuée à l’Ethiopie par l’ancien pouvoir colonial britannique. Par deux fois déjà, en 1964 et 1977 les deux pays se sont fait la guerre pour l’Ogaden. Risque de nouvelle guerre en Somalie, titre la Tageszeitung. Les Ethiopiens ne sont pas aimés dans la population somalienne. Mais le Kenya s’inquiète lui aussi. Des centaines de milliers de Somalis vivent dans le nord-est du Kenya. Pour Nairobi, le chef de l’Alliance des tribunaux islamiques vise l’instauration, non seulement d’un Etat islamique mais aussi d’une grande Somalie, ce qui incluerait certaines parties de l’Ethiopie et du Kenya.