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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron7 juillet 2006

RDC – Mozambique –Ouganda

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Franz-Josef Jung au Congo
Franz-Josef Jung au CongoImage : picture-alliance/ dpa

La visite à Kinshasa du ministre allemand de la défense, Franz-Josef Jung, est l’occasion pour de nombreux journaux de se pencher une fois de plus sur la mission européenne, l’Eufor, chargée de sécuriser les élections du 30 juillet. Un premier détachement de soldats allemands est à pied d’œuvre sur place pour préparer l’installation du contingent européen sur l’ancien aéroport de N’dolo. Et comme le note la presse, ils sont nombreux à s’être plaints auprès du ministre de l’insuffisance de leur équipement, de son inadaptation aussi aux conditions climatiques de leur mission. Pourquoi, s’interroge par exemple la Frankfurter Rundschau, les soldats allemands n’ont-ils pas le droit de porter des shorts comme les soldats français, leurs compagnons d’armes au sein du contingent européen ? Réponse de la Bundeswehr : il s’agit d’une conception différente de l’aspect que doivent avoir les uniformes. L’amiral Bess, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung, est de ceux qui sont déjà sur place. Ce sera lui l’adjoint du Français Christian Demay qui, à partir de la mi-juillet, lorsque tout sera prêt, commandera l’Eufor à Kinshasa. Bess a déjà participé à plus d’une mission à l’étranger, la plupart du temps sur des navires. Mais, note le journal, s’il parle français, cela n’empêche pas certaines frictions entre Français et Allemands. Les premiers considèrent l’Afrique comme leur chasse gardée et ont l’habitude de donner des ordres. Quant à la population de Kinshasa, poursuit la Süddeutsche Zeitung, elle voit cette force européenne d’un œil plus que sceptique. Nul ne comprend très bien ce qu’elle vient faire. Sécuriser les élections ou influencer le cours des choses en faveur du président sortant Joseph Kabila ? Ou bien est-elle attirée par les immenses richesses de ce pays misérable, par son or et ses diamants ? Pour Die Welt, il s’impose de clarifier les choses. La mission au Congo peut aider à désarmer une poudrière de l’Afrique qui, si elle explosait, ébranlerait une demi-douzaine de pays voisins, et donc la région toute entière. Elle peut aussi garantir à l’Allemagne une certaine influence dans un pays riche en matières premières. Défendre de tels intérêts est légitime, souligne Die Welt. Mais encore faut-il qu’ils soient clairement définis avant que les soldats ne reçoivent leur ordre de marche. A noter aussi dans un autre numéro de Die Welt un long article sur les violences qui continuent dans l’est du Congo. Une région où l’on ne sait rien pratiquement des préparatifs électoraux à Kinshasa, Des centaines de milliers de personnes, contraintes de fuir leurs villages, sont coupées du reste du monde. Et ajoute le journal, personne ne sait plus très bien qui combat qui, qui incendie, qui assassine.

Après des années de guerre civile, le Mozambique, lui, vit en paix depuis 1992. Mais la violence a fortement augmenté à Maputo, écrit la Frankfurter Rundschau. Exemple à Chamanculo B, l’un des quartiers les plus pauvres de la capitale. La très forte consommation d’alcool, surtout chez les hommes, se traduit par des bagarres pour des riens. Pour combattre la violence dans la rue, le Mozambique a recours à des gardiens de l’ordre bénévoles. Ils n’ont pas le droit d’emprisonner les gens, précise le journal, ils sont là pour calmer les disputes et appeler la police lorsque les choses tournent mal. Leur uniforme vert est de surcroît censé dissuader les voleurs, cambrioleurs ou autres brigands. Tous sont bénévoles, ils ont été élus par les habitants du quartier. Et cela semble fonctionner. A Chamanculo B en tout cas, les habitants confirment que depuis 2002 le quartier est devenu plus sûr. Enfin l’ouverture de négociations, on le sait, est annoncée pour le 12 juillet, au Sud-Soudan, entre le gouvernement ougandais et la rébellion de l’Armée de résistance du seigneur. Et comme le relève la Süddeutsche Zeitung, le président Museveni a promis l’amnistie de Josef Kony, le chef de cette rébellion, si les discussions de paix sont couronnées de succès. L’annonce a fait du bruit, Josef Kony étant accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale. De quoi jeter un jour, souligne le journal, sur les tensions résultant d’une part des objectifs de la justice pénale internationale, de l’autre des efforts de paix régionaux. Une chose est sûre : après 20 ans de souffrance et de violence, les habitants du nord de l’Ouganda aspirent au calme et à la paix.