1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron30 juin 2006

OTAN – Darfour - Migrations

https://p.dw.com/p/C752

Nous avions évoqué la semaine dernière les manœuvres de l’OTAN au Cap Vert. Ces manœuvres sont à présent terminées. 7 800 soldats de la Force de réaction rapide de l’OTAN, dont 2 000 Allemands, ont participé à cet exercice, le premier de l’OTAN sur le sol africain, écrit Die Welt qui parle d’un signal politique fort. Même si au sein de l’OTAN personne ne spécule volontiers sur une mission au Darfour, l’Alliance a montré qu’elle en avait la capacité. La garantie à long terme des sources d’énergie joue assurément un rôle, poursuit Die Welt. Les îles du Cap Vert sont situées au large des côtes ouest-africaines, une zone d’exploitation pétrolière de plus en plus importante pour les Etats-Unis. Les zones pétrolifères, fort agitées, du Nigéria ne sont qu’à deux heures d’avion. Les manoeuvres avaient aussi pour objet de préparer l’Alliance à ce genre d’intervention. Nul ne sait pour l’instant si l’OTAN ira un jour au Darfour. Ce qui est sûr en revanche, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung dans son édition de mercredi, c’est que le président soudanais Al-Bachir est fermement opposé au déploiement d’une force de l’ONU dans cette province en guerre depuis plus de trois ans. Au sommet de l’Union africaine à Banjul, Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, veut le persuader d’accepter le remplacement du contingent de l’UA par une mission onusienne. Car depuis des mois déjà les 7 000 soldats africains ne peuvent pas même assurer leur propre sécurité. Des organisations humanitaires comme l’Agro-Action allemande rapportent qu’en raison de nouveaux combats entre les rebelles, des centaines de milliers de nécessiteux ne peuvent plus être secourus. Parallèlement, note le journal, les attaques des milices arabes djandjawids contre les civils se poursuivent. Le processus de paix pour le Darfour, écrit de son côté la Tageszeitung, est en train d’éclater. Les efforts de paix sont de nouveau au point mort. La direction du principal mouvement de rébellion, l’Armée de libération du Soudan, a résilié dans une déclaration publiée en France l’accord de paix signé le 5 mai dernier à Abuja avec le gouvernement soudanais.

Un monde de migrants – c’est le titre du très long dossier que consacre l’hebdomadaire Der Spiegel aux migrations humaines. Depuis son apparition sur terre, écrit le Spiegel, l’homme est à la recherche d’une patrie, d’une vie meilleure, à la recherche d’or, de terre, de paix. 191 millions de migrants vivent aujourd’hui dans le monde. Ils sont rarement les bienvenus, mais ni les lois ni les murs ne peuvent les arrêter. Et le Spiegel de nous relater ensuite une odyssée africaine. Celle de John Ekow Ampan, un Ghanéen de 46 ans, qui aura mis quatre ans, de 1992 à 1996, pour parcourir le chemin entre le Ghana et l’Espagne. John a fait une seconde fois le voyage. 5 565 kilomètres entre Accra et Algeciras, via le Togo, le Bénin, le Nigéria, le Niger, l’Algérie et le Maroc. Mais cette fois-ci le périple aura duré moins longtemps, car il a été effectué en compagnie d’un journaliste du Spiegel. Lequel nous relate donc cette deuxième odyssée, avec tous les souvenirs, souvent douloureux, qu’elle éveille chez son compagnon et guide.

Migrations des Africains subsahariens vers l’Europe – cela touche aussi au dossier du racisme. Un fléau qui sévit aussi dans le football, relève la Süddeutsche Zeitung à l’occasion de la Coupe du monde. La journée de mercredi dernier, premier jour sans match, avait été proclamée par la FIFA « journée contre la discrimination ». Des célébrités de tout bord avaient été exhortées à conférer un éclat aussi spectaculaire que possible à ce pieux message. Sepp Blatter voulait profiter de l’atmosphère du Mondial pour exorciser le diable. De fait souligne le journal, le football donne lieu en permanence à des manifestations de racisme. Le mal est particulièrement grave en Espagne, où Samuel Eto’o par exemple, l’attaquant camerounais du FC Barcelone, est fréquemment accueilli par des supporters du camp adverse aux cris de « sale nègre ». Cela dit poursuit le journal, la FIFA n’a encore présenté aucun plan concret pour combattre le racisme sur les stades. Et la réalité entre souvent en collision avec les visions des messieurs de la FIFA. Parmi les 64 000 supporters présents à Dortmund pour les huitièmes de finale Brésil-Ghana, on dénombrait à peine 400 Ghanéens. Beaucoup n’avaient tout simplement pas obtenu de visa, même lorsqu’ils étaient en possession de billets d’entrée.