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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron28 avril 2006

RDCongo – Tchad – Chine/Afrique

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Cette semaine la République démocratique du Congo revient en force dans les colonnes des journaux.

Et pour cause. Comme l’écrit la Süddeutsche Zeitung, les plans pour une mission européenne au Congo se concrétisent après le vote du conseil de sécurité de l’ONU en faveur de l’envoi d’une force européenne donc pour sécuriser les élections. La France et l’Allemagne fourniront chacune un tiers des 1 500 soldats prévus, le reste venant d’une dizaine d’autres pays européens. 500 hommes seulement seront stationnés à Kinshasa, la capitale, 700 à 800 au Gabon, les autres resteront en Europe pour intervenir en cas de besoin. La présence à Kinshasa, rappelle le journal, aura pour but de dissuader les perdants de possibles tentatives de putsch, mais aussi d’évacuer, dans l’ensemble du pays, des candidats ou des observateurs en détresse. La Frankfurter Allgemeine Zeitung précise néanmoins que, si des évacuations se révélaient nécessaires, elles seraient effectuées, non pas par les Allemands, mais par les Français. Franz-Josef Jung, le ministre de la défense, l’a réaffirmé à ce journal : la Bundeswehr ne sortira pas de Kinshasa. Cela dit, c’est l’Allemagne, titre la Frankfurter Rundschau, qui assurera le commandement général de cette mission européenne. Et alors qu’à Berlin la chambre des députés n’a pas encore été consultée, il est quasiment acquis, note le journal, qu’en dépit des critiques émanant entre autres de députés de la majorité, les parlementaires donneront leur aval à cette nouvelle mission de la Bundeswehr à l’étranger.

Le Tchad à quelques jours d’une élection présidentielle boycottée par l’opposition – c’est aussi un thème pour la presse allemande

Depuis le raid de la rébellion sur N’Djamena le 13 avril dernier, la situation s’est certes apaisée, mais les rebelles, écrit Die Welt, veulent renverser le président Idriss Déby. Le conflit est suivi avec inquiétude par les Etats-Unis et la Malaisie. L’exploitation des gisements pétroliers du sud du Tchad est assurée par un consortium regroupant les compagnies américaines Exxon et Chevron et la malaisienne Petronas. L’inespérée richesse pétrolière du Tchad a pour Idriss Deby deux inconvénients. D’une part elle attise les convoitises dans le pays et chez les rebelles. Les ennemis du président se font plus nombreux, y compris dans son propre clan, celui des Zaghawas. De l’autre la Banque mondiale veut avoir son mot à dire dans la redistribution des recettes pétrolières. Les victimes ce sont les réfugiés, des deux côtés de la frontière entre le Soudan et le Tchad.

Enfin il est aussi beaucoup question de pétrole à propos de la visite en Afrique du président chinois Hu Jintao.

Visite au Maroc, au Nigéria et au Kenya. Hu Jintao, écrit la Süddeutsche Zeitung, s’est déjà rendu en 2004 en Afrique, où la Chine cherche à apaiser son énorme soif d’énergie. Du Cap à Khartoum, les Chinois sont maintenant présents partout sur le continent. Et cette offensive chinoise en direction de l’Afrique est probablement l’une des évolutions les plus importantes vécues par le continent depuis la fin de la guerre froide, souligne le journal. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont été multipliés par dix depuis une décennie. Les avis divergent quant à savoir si cette percée de Pékin allègera ou au contraire aggravera les problèmes de l’Afrique. Mais une chose est sûre, souligne le journal : l’Afrique est la région du monde qui a le plus besoin d’investissements. En ce sens la politique chinoise a d’énormes chances de vaincre durablement la pauvreté, d’autant que l’engagement des occidentaux ne suffit pas pour venir à bout des déficits de l’Afrique.