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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron3 février 2006

RDC – Soudan

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C’est tout d’abord la situation en République démocratique du Congo qui cette semaine retient l’intérêt des journaux

et cet intérêt qui s’explique aisément. L’on sait que l’Allemagne a été sollicitée pour envoyer des troupes au Congo dans le cadre d’une mission européenne. En principe, écrit la Frankfurter Rundschau, elle est d’accord, mais elle veut d’abord attendre le rapport de la commission d’observateurs envoyée sur place. Et poursuit le journal, une chose est certaine : si, comme le souhaitent les Nations unies, des soldats allemands partent au Congo, ce ne sera pas pour eux une promenade de santé. Malgré le rétablissement officiel de la paix, le calme est loin de régner. La reprise incessante des combats a fait l’an dernier des milliers de victimes chez les Congolais. Le principal problème des quelque 18 000 casques bleus stationnés au Congo est que souvent ils ne savent pas même à quelles forces dangereuses ils ont à faire. Il ne fait aucun doute, note par ailleurs le journal, qu’une Monuc renforcée accroîtrait les chances d’un déroulement relativement pacifique des premières élections libres, législatives et présidentielle, depuis 45 ans. En termes de discipline, l’influence de la force internationale sur l’armée congolaise serait déjà utile, sans parler, souligne ce confrère, de l’attention internationale qui serait vouée au Congo dans le cas d’une participation européenne à la MONUC. On n’en est pas encore là, du moins pour le quotidien Die Welt, qui fait état d’une réaction allemande extrêmement réticente. La direction de la majorité parlementaire chrétienne-démocrate refuse l’idée que l’Allemagne assume la principale responsabilité dans cette éventuelle future mission européenne, et ajoute Die Welt, les milieux gouvernementaux laissent entendre que l’Allemagne n’enverra pas de troupes de combat. Tout au plus fournira-t-elle un appui logistique aux troupes envoyées par d’autres pays.

Autre thème récurrent dans la presse allemande : le conflit du Darfour. Il est longuement traité cette semaine dans les colonnes d’un grand quotidien. En l’occurrence la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui relève que la patience, et l’espoir aussi, des Nations unies sont en train de s’amenuiser. Le journal en veut pour preuve l’attitude de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Soudan, Jan Pronk, qui dans ses appels au gouvernement et aux deux principaux groupes rebelles ne s’embarrasse plus maintenant de circonlutions diplomatiques. Dans leurs négociations d’Abuja, prévient Jan Pronk, les deux parties doivent enfin décider sur quel cheval elles misent, et opter une bonne fois pour toutes soit pour une solution négociée soit pour une poursuite des combats. Cela fait bientôt deux ans, rappelle le journal, que ces pourparlers ont débuté dans la capitale nigériane, or rien jusqu’à présent n’en est sorti. Sur place au Soudan les collaborateurs de l’ONU craignent bien plutôt une nouvelle escalade de la violence au Darfour. Principalement en raison des nouvelles tensions entre le Soudan et le Tchad voisin. A quoi il faut ajouter, souligne le journal qui se réfère à nouveau à Jan Pronk, que trop de gens profitent du conflit du Darfour. Les combats et les pillages sont d’importantes sources de rentrées d’argent. A Abuja les négociateurs touchent de somptueuses indemnités journalières et logent dans des hôtels de luxe. Ils ne sont donc pas pressés de parvenir à un accord.

Brièvement encore la Frankfurter Rundschau évoque la visite cette semaine du premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero dans les enclaves de Melilla et Ceuta, dans le nord du Maroc. La première visite, depuis 26 ans, d’un chef de gouvernement espagnol dans ces enclaves qualifiées par le Maroc de « forteresses occupées ». De là sans doute la retenue diplomatique de Mr. Zapatero qui, note le journal, s’est abstenu de souligner l’hispanité de Ceuta et Melilla. De son côté le gouvernement marocain n’a que mollement protesté en se contentant de déplorer cette visite.