1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron30 septembre 2005

Pétrole – Dette - Zambie

https://p.dw.com/p/C9jn

Nous commençons par le pétrole africain. Pour la première fois en effet, le Conseil mondial du pétrole vient d’organiser son congrès en Afrique, très précisément à Johannesburg, en Afrique du sud. Et cette première africaine n’est pas un effet du hasard, estime la Tageszeitung de Berlin. L’Afrique de l’ouest est à l’heure actuelle la région où l’exploitation pétrolière augmente le plus rapidement. Dans le golfe de Guinée, 4 millions de barrils sont déjà produits chaque jour, d’ici à 2009 la production doit passer à 5,5 millions de barrils, et couvrir un cinquième des besoins des Etats-Unis. Pour le continent africain, l’exploitation pétrolière devrait être une bénédiction, poursuit le journal. Mais le pétrole en Afrique est trop souvent une économie enclavée, de type colonial, une économie tournée vers le marché mondial et non vers le développement de la région. La Frankfurter Rundschau relève que selon la ministre sud-africaine de l’énergie, Lindiwe Hendricks, les gouvernements africains ne contrôlent pas suffisamment la prospection et l’exploitation de leurs ressources pétrolières, lesquelles sont presque exclusivement aux mains de compagnies internationales. La création d’une compagnie pétrolière panafricaine est actuellement en discussion, mais note le journal, il n’existe encore aucun plan concret. Gros producteur de pétrole, le Nigéria fait également parler de lui dans la Frankfurter Rundschau pour cause de corruption galopante. Mais concède le journal, la lutte contre ce fléau commence à se faire plus sérieuse. Même le président Obasanjo a été entendu, à sa propre demande, par la commission anti-corruption. Lors de son investiture il y a six ans, rappelle le journal, Obasanjo avait fait trois promesses : assurer l’approvisionnement en eau et en électricité, et faire reculer la corruption. Pour l’eau et le courant, les Nigérians attendent toujours un approvisionnement fiable. Cela marchera peut-être pour le combat contre la corruption.

Le week-end dernier le FMI et la Banque Mondiale ont donné leur feu vert à l’annulation de la dette multilatérale de 18 pays, dont 14 pays africains. Cette décision retient cette semaine l’attention de la presse allemande.

Comme le note la Tageszeitung, plus rien ne s’oppose à l’effacement de la dette des pays les plus pauvres, comme l’avaient annoncé les pays du G8 en juillet dernier à Gleneagles en Ecosse. La pauvreté est loin d’ être vaincue pour autant, souligne le journal en se référant à l’avis d’un expert du World Development Movement. Lequel fait remarquer que pour la plupart des pays très endettés, le service de la dette, autrement dit le remboursement des intérêts, est loin d’être terminé. Or ce service de la dette engloutit souvent plus d’argent que la totalité du budget de l’éducation. En moyenne, estime cet expert du nom du Jo Kuper, les pays se débarrasseront des deux-tiers de leurs dettes, mais un tiers subsistera, à savoir les dettes contractées auprès de banques commerciales ou de donateurs bilatéraux.

Enfin la presse allemande nous propose cette semaine un long reportage sur les orphelins du sida en Zambie.

Selon les estimations, lit-on dans la Frankfurter Rundschau, ils seraient au moins 600 000 en Zambie. 600 000 orphelins du sida, comme Miselo, cette jeune fille de 17 ans, mère de de deux enfants, qui se prostitue pour survivre. Son père est mort du sida il y a huit ans, sa mère l’a suivi trois ans plus tard. La famille qui reste souvent le dernier lien capable de maintenir tant bien que mal la cohésion des sociétés africaines rongées par la pauvreté, la famille, note le journal, est à son tour détruite. Et la capacité d’accueil de la légendaire grande famille africaine est épuisée depuis longtemps. Du même coup ce sont les valeurs traditionnelles qui disparaissent. Selon les estimations, relève notre confrère, 100 000 filles ou jeunes femmes se prostituent régulièrement ou occasionnellement à Lusaka. Près de la moitié d’entre elles sont des orphelines du sida