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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron2 septembre 2005

Niger – Zimbabwe – Ouganda

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Nous commençons par un article signé Kofi Annan. De retour du Niger, le secrétaire général de l’ONU s’exprime sur la famine dans ce pays. Il le fait dans les colonnes de la Frankfurter Rundschau pour appeler à une aide rapide en faveur de l’Afrique en général. J’ai vu au Niger, écrit Kofi Annan, une grande souffrance mais aussi les signes que le pays surmontera la crise et que les leçons à en tirer seront salutaires pour nous tous. Ce n’est pas un hasard si l’actuelle ceinture de la faim, l’ouest du Sahel, recouvre l’une des régions les plus pauvres et les moins développées du monde. Les incidences de cette pauvreté ne se limitent pas à la faim. Cette dernière va souvent de pair avec l’instabilité sociale, les grands mouvements migratoires, les épidémies et les conflits.

Il n’existe pas d’arme miracle contre la faim, souligne le secrétaire général de l’ONU. Pas non plus de solution isolée. Mais nous pouvons faire beaucoup de choses. Et Kofi Annan d’énumérer cinq commandements en quelque sorte, à savoir: améliorer les systèmes d’alerte précoce, multiplier par dix le fonds d’urgence des Nations unies, rendre les systèmes commerciaux, régionaux et internationaux, plus avantageux pour les pauvres, renforcer les structures existantes en Afrique de l’ouest, comme la CEDEAO, enfin cinquièmement, se regarder, chacun, dans le miroir et arrêter de montrer les autres du doigt. Tous les acteurs entrant en ligne de compte, souligne Kofi Annan – gouvernements régionaux, donateurs, instituts financières internationales et ONG – ont été trop lents à comprendre ce qui se passait au Niger. Notre défi commun à tous consiste maintenant à alléger des souffrances inutiles.

Loin du Niger, les Zimbabwéens connaissent eux aussi les souffrances provoquées par la faim et la pauvreté. La presse allemande a évoqué ces derniers temps les brutales démolitions de bidonvilles. Cette semaine elle se penche sur la réforme constitutionnelle qui vient d’intervenir au Zimbabwe. La Süddeutsche Zeitung parle de la plus grande réforme constitutionnelle depuis l’indépendance du pays en 1980. Une réforme qui restreint considérablement les droits civiques, souligne le journal. Dès que Mugabe aura signé les nouvelles lois, les propriétaires terriens ne pourront plus porter plainte contre leur expropriation par la force. Cela concerne principalement les fermiers blancs, mais note le journal, l’opposition craint que la propriété des petits fermiers noirs soit aussi menacée s’ils ne sont pas dans la ligne gouvernementale. Autre atteinte aux droits fondamentaux: l’amendement constitutionnel qui prévoit que tous ceux qui auront un comportement „anti-national“ seront interdits de voyages à l’étranger. Le 9 septembre prochain, note le journal, le Zimbabwe saura s’il est exclu ou non du Fonds monétaire international, le pays n’arrivant pas à rembourser des arriérés de 300 millions de dollars. Une exclusion aurait des conséquences catastrophiques, le Zimbabwe est au bord de la faillite et aura encore plus de mal à obtenir des crédits. En attendant, l’Australie et la Nouvelle Zélande veulent convaincre le conseil de sécurité de l’ONU de traduire Mugabe et son gouvernement devant la cour pénale internationale à La Haye.

Enfin la presse allemande évoque les difficultés rencontrées par l’Ouganda dans la lutte contre le sida. Des difficultés épinglées par le délégué des Nations unies pour l’épidémie de sida en Afrique, Stephen Lewis. Lequel constate que sous l’influence de la politique d’inspiration religieuse, prônée par Washington pour combattre le sida, le gouvernement ougandais néglige la distribution de préservatifs. A tel point que dans les campagnes la population tente de remplacer les préservatifs par des sacs-poubelle. L’Ouganda, rappelle le journal, est passé pendant longtemps pour un pays modèle dans son approche du sida. La stratégie alliant l’abstinence sexuelle, la fidélité et l’usage de préservatifs a permis au gouvernement de réduire le taux d’infection de 15% en 1992 à moins de 6% en 2000.