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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron27 mai 2005

Egypte – Aide au développement

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Image : AP

Peu de thèmes africains, cette semaine, dans les journaux allemands. Il faut dire que l’actualité internationale a été éclipsée par la déroute des sociaux-démocrates aux élections régionales en Rhénanie du nord-Westphalie et l’annonce d’élections fédérales anticipées à l’automne prochain.Mais certains quotidiens font quand même une place à l’Egypte.

Et cela en raison du référendum de mercredi dernier par lequel les Egyptiens devaient se prononcer sur un amendement constitutionnel. Amendement qui prévoit que le président de la république sera désormais élu au suffrage universel direct, parmi plusieurs candidats. Entre-temps, et alors que l’opposition avait appelé au boycott, les résultats sont tombés: le oui l’emporte massivement avec près de 83% des voix. Les uns parlent d’une farce, les autres du début de véritables réformes, écrit la Frankfurter Rundschau qui penche plutôt pour la thèse de la farce. Le parti au pouvoir, le NDP, a fixé des conditions qui ne laissent aucune chance aux candidats indépendants, écrit le journal. Ils auront besoin de 250 signatures de députés ou de représentants des conseils municipaux, occupés à 90% par le NDP. Les partis politiques ne pourront de surcroît présenter des candidats que s’ils existent depuis au moins cinq ans et disposent de 5% des sièges au parlement ou dans la deuxième chambre. Le pouvoir, poursuit notre confrère, emploie la manière forte contre ses contradicteurs. Quelques jours avant le référendum, un dirigeant de la confrérie, interdite, des Frères musulmans a été arrêté, le professeur de médecine Mahmoud Ezzat. En mai 780 membres de cette organisation ont été interpellés. La Süddeutsche Zeitung note que pour les adversaires du président Moubarak, l’amendement constitutionnel ne marque aucun tournant véritable vers la démocratie. Mais souligne ce confrère, sous la pression massive des Etats-Unis, le chef de l’Etat a accepté qu’à l’avenir des candidats de l’opposition puissent aussi se présenter aux élections présidentielles. Au cours des 24 dernières années, il n’y a toujours eu qu’un seul candidat: Moubarak. Moubarak qui a sa propre conception des réformes politiques et de l’intégration de l’opposition dans le processus politique, écrit le journal. En témoigne son refus de faire superviser les élections de l’automne prochain par des experts internationaux, comme le demandaient les Américains. La Süddeutsche Zeitung évoque elle aussi la récente vague d’arrestations et note qu’une équipe de l’ARD, la première chaîne de télévision allemande, qui voulait filmer une manifestation contre Moubarak, a été interpellée au Caire.

La presse allemande se fait également l’écho, cette semaine, d’une décision prise à Bruxelles par les ministres de la coopération des pays de l’Union européenne.

Une décision qui sur le papier est du plus bel effet. Les pays de l’Union européenne, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung, veulent doubler leur aide au développement d’ici à 2015. Elle passera de 60 à 120 milliards de dollars par an. Les ministres des finances vont devoir maintenant plancher sur les moyens de financer ces dépenses supplémentaires. Or poursuit le journal, l’Allemagne, l’Italie et le Portugal renvoient déjà à leurs problèmes budgétaires et aux contraintes du pacte de stabilité. Et puis dans un autre article, le même journal se penche sur les critiques formulées précisément contre l’insuffisance de l’aide publique allemande au développement. Dans une étude sur la lutte contre la pauvreté, plusieurs grandes ONG européennes regroupées au sein de „Alliance 2015“ déplorent le manque d’engagement de l’Allemagne. Elles reprochent notamment à la politique allemande de développement de ne pas se concentrer suffisamment sur les objectifs du millénaire, donc sur la volonté de réduire de moitié, d’ici à 2015, le nombre de pauvres dans le monde. Les auteurs de l’étude notent par exemple que sur les dix principaux bénéficiaires de l’aide publique allemande, un seul figure parmi les pays les plus pauvres du monde, il s’agit de l’Ouganda.