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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron20 mai 2005

Ethiopie – Afrique du sud/Mozambique

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Nous commençons ce tour d’horizon par l’Ethiopie.

Les élections de dimanche dernier retiennent effectivement l’attention des journaux allemands. La Frankfurter Rundschau voit dans ces élections un signe d’espoir. L’espoir d’un peu de démocratie. La fin de plusieurs décennies de répression semble en vue, écrit le journal, qui en veut pour preuve la relative liberté d’expression autorisée pendant la campagne électorale. En 1994, l’opposition avait boycotté les élections, les suivantes, celles de 2000, avaient été influencées par la guerre avec l’Erythrée, le parti au pouvoir s’étant assuré cette année-là 488 des 547 sièges du parlement fédéral. Pour la première fois, note le journal, cinq partis de l’opposition se sont regroupés au sein d’une puissante alliance, la Coalition pour l’unité et la démocratie. Lors d’un grand meeting électoral ses sympathisants ont laissé libre cours à leur déception face au régime Zenawi. Des banderoles portant l’inscription „Victoire sur la dictature“ ont été brandies. De telles professions de foi auraient été punies autrefois par des peines de prison, fait remarquer le journal. La Frankfurter Allgemeine Zeitung note de son côté que les élections de dimanche dernier n’ont été que les troisièmes élections législatives dans les 3 000 ans d’histoire de l’Ethiopie. Le journal relate également les accusations de fraude massive portées par l’opposition contre le gouvernement. Des accusations que les observateurs de l’Union européenne refusent de confirmer, poursuit le journal. Selon eux le scrutin s’est déroulé de manière satisfaisante, même s’il y a eu ici et là des irrégularités et des actes de violence. Meles Zenawi est clairement favori, mais les résultats officiels définitifs ne seront pas connus avant le 8 juin précise notre confrère.

La presse allemande nous propose également un long reportage sur le sort qui attend de nombreux immigrés clandestins en Afrique du sud. C’est l’expulsion musclée. Pour les Mozambicains le retour au pays s’effectue à bord d’un train. Un train qui met environ quinze heures à parcourir la distance entre Robinson, en Afrique du sud, et la première localité après la frontière mozambicaine, Ressano Garcia. La Tageszeitung de Berlin décrit ce long voyage qui se transforme souvent en calvaire pour les passagers. Des hommes pour la plupart, mais aussi quelques femmes, râflés par la police sud-africaine, présente également à bord du train. Presque tous les lundis, note le journal, le ministère sud-africain de l’intérieur expulse des clandestins mozambicains. Le mercredi, le train prend une autre direction, celle du Zimbabwe. Mais les Mozambicains sont de loin les plus nombreux à tenter illégalement leur chance en Afrique du sud. Environ 3 000 d’entre eux sont expulsés tous les mois. L’Afrique du sud est le moteur économique de l’Afrique australe, mais 40% de la population sont au chômage. Cela dit, souligne le journal, et même si au total 72 000 personnes sont renvoyées chaque année dans leurs pays d’origine, les ressortissants des pays voisins n’abandonnent pas leur rêve d’un monde meilleur en Afrique du sud. Après le calvaire du train, beaucoup prévoient déjà de revenir en Afrique du sud.

Et pour terminer nous restons justement en Afrique du sud où la cour constitutionnelle vient de donner raison à un fermier blanc dont les terres étaient occupées depuis cinq ans. Ce qui prouve, pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, que l’Afrique du sud reste un Etat de droit, à l’abri d’une situation comme au Zimbabwe où des fermiers blancs ont été expulsés de leurs terres. La cour constitutionnelle a condamné le gouvernement à dédommager le fermier blanc dont les terres étaient donc occupées depuis cinq ans, mais aussi à trouver d’autres terres pour les quelque 40 000 squatters. En d’autres mots, souligne le journal, ce jugement oblige le gouvernement à respecter autant les droits des sans-terre que ceux des propriétaires terriens. En conséquence de quoi le gouvernement devra investir beaucoup d’argent dans sa réforme agraire.