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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron/Fréjus Quenum25 septembre 2009

La presse cette semaine s'intéresse tout d'abord à la République démocratique du Congo. Plus exactement aux déplacés dans l'est du pays.

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Le camp de MugangaImage : picture-alliance / dpa

Plusieurs dizaines de milliers de ces déplacés sont en train ou sur le point de rentrer chez eux. Mais pour la Tageszeitung il s'agit d'un retour dans la zone de combat. Le camp de Muganga I, à 15km à l'ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu, est en voie d'évacuation. A en croire le HCR, écrit le journal, il s'agit d'un retour spontané, la suite logique de la paix conclue entre le gouvernement et l'ancien mouvement rebelle tutsi, le CNDP ou Congrès national pour la défense de la démocratie. Les réfugiés présentent une autre version des choses. Comme l'explique un jeune homme en colère cité par le journal: "l'ONU ne nous donne plus rien à manger". A Goma, note plus loin le journal, le retour des déplacés est attribué à l'émergence d'un nouveau conflit. L'accord de paix entre le gouvernement et le CNDP prévoit le retour au Nord-Kivu de 54 000 tutsis congolais, qui vivent depuis des années dans des camps de réfugiés au Rwanda. Le HCR a demandé aux chefs traditionnels locaux d'accepter le retour de ces réfugiés. En vain. Et quelques jours plus tard, ajoute la TAZ, un appel aurait été lancé dans les camps de déplacés - appel à rentrer chez soi pour défendre le pays contre "l'invasion tutsi".

Kenia Dürre bei Athi tote Kühe
Image : picture alliance / dpa

Un autre sujet revient dans la presse allemande: c'est la sécheresse au Kenya. Le quotidien Die Welt publie un article intitulé "quand la sécheresse arrive, nos mariages sont en danger". Explication avec un Massaï de 52 ans, Julius Oitu Nuaru. J'ai sept filles, dit-il, sept filles! Evidemment je pensais être un jour un homme riche. Il y a eu un temps où sa femme et lui calculaient le montant de la dot que les futurs gendres paieraient pour chacune des sept filles. Dix vaches par fille, peut-être quinze, plus des moutons. C'étaient de beaux projets, mais ce temps-là est fini. Le Kenya, note le journal, vit actuellement la pire sécheresse depuis des décennies. Le gouvernement a décrété l'état d'urgence. Comme le reste du pays, les Massaï souffrent eux aussi, Leur bétail meurt, La faim est douloureuse mais la sécheresse persistante blesse aussi la fierté des Massai, souligne Die Welt. Daniel Munene Kereto par exemple avait vingt vaches lorsqu'il a plu pour la dernière fois au Kenya. C'était il y a trois ans. Aujourd'hui il en a encore six, qui toutes vont sans doute mourir rapidement. Or un Massaï qui se respecte possède au moins 40 vaches.

Heidemarie Wieczorek-Zeul im Bundestag 2008
Image : picture-alliance/ dpa

L'aide publique allemande au développement - elle ne concerne pas uniquement l'Afrique, mais elle la concerne quand même très largement. Et elle est passée à la loupe dans la presse de cette semaine. Très précisément dans un très long article de la Tageszeitung. "Gaspillage dans l'aide au développement" titre en Une le journal. Une partie de l'aide allemande est absorbée par des structures bureaucratiques superflues. Heidemarie Wieczorek-Zeul est ministre de la coopération depuis onze ans, note le journal, mais alors qu'elle achève son troisième mandat elle a échoué dans ce qui était son projet le plus important, à savoir regrouper une aide au développement encore morcelée en plus d'une trentaine d'organisations. Pire encore: elle a renoncé sans états d'âme à la réforme parce que les résistances lui semblaient insurmontables et qu'elle ne pouvait en attendre aucun bénéfice politique. Le journal précise que la division de l'aide publique allemande entre coopération technique, gérée par la GTZ, et coopération financière, gérée par la KfW, est unique au monde. L'inefficacité qui en résulte a déjà été dénoncée par l'OCDE, l'Organisation pour la coopération et le développement économique. Le temps de la sociale-démocrate Heidemarie Wieczorek Zeul comme ministre de la coopération sera très certainement révolu après les élections, prophétise le journal. Réponse de la ministre, deux jours plus tard dans le même journal. Heidemarie Wieczorek-Zeul ne conteste pas la persistance d'un besoin de réforme, mais elle insiste sur les réalisations de son ministère. Par exemple la réduction du nombre de pays partenaires de la coopération allemande, passé de 120 en 1998 à 58 aujourd'hui. Moins de bureaucratie, un partage international du travail et donc une plus grande marge de manoeuvre dans les différents pays, voilà où nous en sommes aujourd'hui, souligne la ministre. Cela se traduit par des progrès dans la réalisation des objectifs du millénaire.

Lesotho Ortschaft Mokhotlong traditionelle Wohnhäuser
Image : J. Sorges

L'un de ces objectifs du millénaire pour le développement est de garantir l'accès de tous les enfants à l'enseignement primaire d'ici à 2015. Et à en juger par un article de la presse allemande, le Lesotho semble bien engagé sur cette voie.

Ce tout petit pays enclavé dans l'Afrique du sud ne serait pas viable sans une aide extérieure massive, lit-on dans l'hebdomadaire Die Zeit. Plus de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Et pourtant, écrit le journal, bien qu'il n'y ait aucune perspective pour les jeunes au Lesotho, tous veulent aller maintenant à l'école. La raison de ce zèle écolier est à chercher dans les objectifs du millénaire. Depuis quatre ans tous les enfants du Lesotho ont le droit d'aller gratuitement à l'école primaire. L'école n'est pas encore obligatoire, mais d'ores et dèjà 85% des enfants, filles et garçons, fréquentent régulièrement l'école. Près d'un tiers des enfants du Lesotho, poursuit Die Zeit, sont des orphelins du sida. Pour beaucoup d'entre eux la fréquentation de l'école est devenue une stratégie de survie. Car précise le journal, depuis le début 2008, le Programme alimentaire mondial a commencé à proposer des repas, le midi, dans les écoles. Bref selon l'ONU le Lesotho a de bonnes chances d'atteindre l'objectif de l'éducation pour tous en 2015. Mais Osten Chulu, du PNUD à Johannesburg, met quand même un bémol à cet optimisme: que plus d'enfants africains aillent à l'école est bien, mais encore faut-il qu'ils puissent y apprendre quelque chose. Or pour cela on a besoin d'enseignants, de matériel et de tout ce que beaucoup de pays pauvres ne peuvent s'acheter.

Enfin le Tagesspiegel de Berlin évoque les progrès de l'agriculture biologique au Sénégal. Les légumes bio et le coton bio sont devenus une bonne affaire au Sénégal, écrit le journal. Ces produits ne dominent pas encore le marché, mais il y a maintenant à Dakar des points de vente fixes où l'on peut acheter des produits de l'agriculture biologique.