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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron/Fréjus Quenum6 novembre 2009

L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, devenu médiateur de l'Union africaine pour le Darfour, a présenté un plan qui retient l'intérêt des journaux allemands.

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Le président El Béchir au Darfour en 2007Image : PA/dpa

Pour la Berliner Zeitung ce plan montre surtout que, sur un point au moins, les chefs d'Etat africains sont d'accord avec le gouvernement de Khartoum: il faut empêcher que le président Béchir comparaisse à la Haye devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. Thabo Mbeki, note le journal, propose la mise en place d'un tribunal spécial africain, composé de juges soudanais et internationaux, qui aurait pour mission d'enquêter sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Darfour, et de punir les coupables. Une commission Vérité et réconciliation, inspirée du modèle sud-africain, devrait également être créée pour donner la parole aux victimes et aux bourreaux, et convenir ensuite de réparations. Sous la pression de l'Union africaine, rappelle le journal, Khartoum a nommé en 2005 un procureur spécial pour le Darfour. Mais bien que l'UA ait soumis les noms de 160 Soudanais présumés coupables de crimes au Darfour, aucun d'entre eux n'a été inculpé. Le plan Mbeki, note le journal, est accueilli avec des sentiments mélangés par les organisations de défense des droits de l'homme. D'une part l'on craint que l'Union africaine veuille seulement empêcher l'exécution du mandat d'arrêt international lancé par la CPI contre Omar el-Béchir. De l'autre on se dit qu'une solution africaine pourrait mettre un terme aux tueries et faire traduire en justice d'innombrables criminels de guerre.

24.02.2008 DW-TV JOURNAL WIRTSCHAFT MINIREPORTAGE ROHSTOFFE

La course aux matières premières de l'Afrique est aussi un sujet qui revient cette semaine dans la presse allemande."Riche et pourtant pauvre", titre la Süddeutsche Zeitung qui relève que le continent africain abrite 10% des réserves mondiales de pétrole, 9% des réserves de gaz, un quart des gisements d'or et la moitié des mines de diamant. Sans parler de l'uranium, des métaux et des minerais indispensables à la production de biens industriels. Américains, Asiatiques et Européens se disputent depuis longtemps déjà ces richesses, souligne le journal, qui note aussi que selon la CNUCED, l'afflux d'investissements étrangers directs en Afrique a augmenté l'an passé de 63%. En valeur absolue, l'Afrique continue certes d'attirer moins de capitaux que d'autres régions du monde, mais les matières premières sont l'enjeu d'une compétition effrénée. Comme le souligne le représentant d'une société de conseil pour l'Afrique, cité dans l'article, le secteur des matières premières en Afrique comporte des risques élevés, mais promet des bénéfices substantiels. Des bénéfices souvent acquis au détriment des normes sociales et environnementales.

Studenten des Kigali Institute of Science
Etudiants de l'Institut des sciences de KigaliImage : picture-alliance / dpa

Le Rwanda possède très peu de matières premières, raison pour laquelle peut-être il mise sur les technologies modernes pour assurer son développement. La presse allemande en tout cas semble fascinée par ce petit pays qui entend devenir la Silicon Valley de l'Afrique.Le reportage que publie la Frankfurter Rundschau commence à Nyamata, un haut lieu du génocide de 1994. 6 000 personnes y ont été massacrées dans l'église, transformée aujourd'hui en ossuaire. Paul Barera, un Tutsi rentré de RDC, a ouvert à Nyamata un télé-centre. Il s'inscrit, lit-on dans l'article, dans le cadre de l'ambitieux plan de développement socio-économique du Rwanda, basé sur les technologies de l'information et de la communication. Le Rwanda est l'un des pays les plus densément peuplés d'Afrique, rappelle la Frankfurter Rundschau. Sa population, actuellement de 10 millions d'habitants, s'accroît de 350 000 personnes par an. Une croissance qui pose un défi insurmontable aux sols déjà surexploités de cette nation agricole. Pour Romain Murenzi, le ministre des sciences, le Rwanda n'a eu d'autre choix que d'élaborer un plan courageux. 6 000 km de câble en fibre de verre doivent être posés, un "tsunami technologique" selon le ministre. A Nyamata, précise l'auteur du reportage, l'accès à Internet reste certes d'un intérêt limité. La moitié des habitants ne sait ni lire ni écrire. A quoi s'ajoute, pour l'ensemble du Rwanda, un aspect ethnique explosif: l'élite se recrute dans la minorité tutsi, exilée autrefois en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, alors que la majorité hutu ne sait que faire des bienfaits anglophones de la technique.

Simbabwe Bau einer traditionellen Hütte
Construction d'une case traditionnelle au ZimbabweImage : picture-alliance / dpa

La presse se penche aussi cette semaine sur le dilemme de l'aide occidentale au Zimbabwe. Le Zimbabwe a besoin de huit milliards de dollars pour consolider le pays. écrit le Tagesspiegel de Berlin. C'est ce qu'a déclaré le ministre des finances Tendai Biti, du Mouvement pour le changement démocratique, peu de temps après la formation du gouvernement d'union nationale avec la ZANU-PF. Jusqu'à la fin septembre 2009, note le journal, les donateurs occidentaux et la Banque mondiale ont investi 630 millions de dollars au Zimbabwe. Ils aimeraient bien faire plus, à en croire les déclarations des "Amis du Zimbabwe" réunis fin octobre à Berlin. Mais, lit-on plus loin, le partage du pouvoir entre Tsvangirai et Mugabe étant clairement au profit de ce dernier, aucun pays donateur n'a accepté jusqu'à présent de verser une aide budgétaire. Une aide purement d'urgence était cependant jugée trop faible. Alors les Britanniques, poursuit le journal, ont inventé quelque chose de nouveau, appelé "aide de transition" et distribué par le biais d'organisations de l'ONU. En clair, certains ministres MDC peuvent dépenser ces fonds conjointement avec l'ONU, alors que les ministres ZANU-PF n'y ont pas accès.

Simbabwe Söldner im Gefängnis von Harare
Après l'arrestation des mercenaires au Zimbabwe en 2004Image : AP

Enfin plusieurs journaux, dont la Frankfurter Allgemeine Zeitung, se font l'écho de la libération,en Guinée Equatoriale, de quatre mercenaires condamnés en juin 2008 à de lourdes peines de prison pour tentative de coup d'Etat. Parmi eux, le Britannique Simon Mann, arrêté en mars 2004 à l'aéroport de Harare. La Frankfurter Allgemeine se demande si cette libération est le résultat de pressions politiques. Le journal relève que Simon Mann, et surtout le Sud-Africain Nick Du Toit, ont été libérés au moment précis où le président sud-africain Jacob Zuma entamait une visite en Guinée Equatoriale.