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Agir pour relever le défi climatique

Anne Le Touzé (avec AFP, Reuters, DPA)13 avril 2014

Le GIEC a présenté à Berlin le 3ème volet de son rapport sur le climat. Selon les experts, il est encore possible de limiter le réchauffement de la planète. Mais cela nécessite des changements radicaux.

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Les effets du réchauffement climatique sont déjà visibles, prévient le GIEC
Les effets du réchauffement climatique sont déjà visibles, prévient le GIECImage : imago/Xinhua

Un véritable tournant énergétique et des investissements massifs dans les énergies propres, voilà ce que préconisent les experts du groupe intergouvernemental de l'ONU sur le climat (GIEC) pour relever le défi climatique. Sept ans après son premier rapport, le GIEC constate qu'au lieu d'avoir été réduite, la croissance des émissions de gaz à effet de serre (GES) s'est au contraire accélérée.

Des effets déjà visibles

En 2007, les révélations des scientifiques avaient pourtant fait l'effet d'une bombe. Les chercheurs estimaient alors qu'il fallait impérativement limiter à 2°C la hausse des températures terrestres par rapport à l'époque pré-industrielle, sous peine d'effets catastrophiques dans de nombreuses régions du globe. Ils appelaient à une réduction des émissions de GES, tenues pour principales responsables de la hausse du thermomètre.

La désertification, un problème aussi en Inde
La désertification, un problème aussi en IndeImage : picture-alliance/dpa

Le deuxième volet du rapport 2014, présenté le 31 mars au Japon, montre que les impacts du réchauffement climatique sont déjà bien concrets pour une partie de la population mondiale, de plus en plus confrontée aux sécheresses et aux inondations, à l'insécurité alimentaire et aux maladies.

« Le message de la science est clair : pour éviter des interférences dangereuses avec le système climatique, nous devons changer d'approche », a prévenu Ottmar Edenhofer, co-président du groupe qui a publié le troisième opus du rapport. Selon lui, il faut réduire d'ici à 2050 de 40 à 70% les émissions de gaz à effet de serre. Sans changement majeur et rapide, les scientifiques tablent sur un réchauffement de la planète de 3,7 à 4,8° à l'horizon 2100.

Base de négociations

Selon le GIEC, le monde est encore trop dépendant du charbon et du pétrole, gros émetteurs de GES. Le groupe d'experts préconise donc d'investir massivement dans les énergies "bas carbone". Ces énergies comprennent à la fois les énergies renouvelables, le nucléaire et les énergies fossiles associées à une capture et un stockage du carbone, aujourd'hui à un stade expérimental. Mais le temps presse : sans réduction des émissions avant 2030, il sera plus difficile de ne pas dépasser les 2°C, préviennent les experts.

Des éoliennes plutôt que des centrales à charbon
Des éoliennes plutôt que des centrales à charbonImage : MEHR

Les travaux du GIEC servent de base scientifique aux négociations internationales qui doivent aboutir en 2015 à Paris à un accord contraignant de réduction des émissions de GES. Dimanche, la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, a appelé les principaux pollueurs - la Chine et les États-Unis - à prendre immédiatement des engagements. Elle a également annoncé l'adoption d'un "programme ambitieux" de réduction des émissions européennes pour 2030.

D'ici cette date, les États membres de l'UE sont appelés à réduire leurs émissions de 40% par rapport à leur niveau de 1990. Le plan prévoit également un objectif contraignant de 27% de la part d'énergies renouvelables dans le mix énergétique européen, ainsi qu'un objectif indicatif de 25% pour les économies d'énergies.

Le coût du changement climatique

Face aux critiques concernant le coût de la transition énergétique, le GIEC estime que la communauté internationale a non seulement les moyens d'assurer le passage de l'énergie fossile aux énergies renouvelables, mais que ce changement ne coûterait que 0,06 points par an à la croissance économique mondiale. "Cela vaut la peine de payer" a souligné Ottmar Edenhofer. "Ce rapport est très clair sur le fait que nous sommes face à une question de volonté mondiale et non de capacité" a résumé de son côté John Kerry, le secrétaire d'État américain.