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Analyses de la catastrophe en Asie

Sandrine Blanchard29 décembre 2004

Ce matin encore, c’est la catastrophe en Asie qui est au cœur des commentaires des journaux allemands.

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La Süddeutsche Zeitung évoque la pestilence des corps en décomposition, cette odeur de mort qui règne notamment dans la province indonésienne de Banda Aceh, à seulement 240 kilomètres de l’épicentre. Une province dans laquelle les secours internationaux n’arrivent qu’aujourd’hui, à cause des difficultés à obtenir un visa pour la région, agitée par une rébellion séparatiste depuis plusieurs années. Et ça n’est que poussés par l’ampleur des dégâts et le nombre des victimes que le gouvernement et les rebelles ont consenti à conclure un cessez-le-feu provisoire.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung demande ce qu’ont en commun un pêcheur indien et un touriste allemand. Rien, apparemment : l’un trime toute sa vie pour vivre de sa pêche, l’autre jouit d’une bonne couverture sociale. Et pourtant, écrit le journal, désormais, ils sont couchés côte à côte, dans la même fosse commune.

Le ton est grinçant, du côté de la Frankfurter Rundschau. Les cours de la bourse sont stables, écrit le quotidien. Les assureurs et les voyagistes pourront verser leurs dividendes habituels. Certains touristes se plaignent des conditions d’accueil, après la catastrophe. Et ce qui les travaille le plus, apparemment, c’est de savoir où, désormais, ils iront passer leurs vacances. À Cuba ? À Saint-Domingue ? À Ténériffe ? Le journal s’insurge de la bizarrerie de certains reportages, au vu des dizaines de milliers de morts et des millions de sans abris. Sont-ils révélateurs de l’impossibilité de concevoir la dimension de la catastrophe, ou plutôt d’un manque de compassion et de sens des responsabilités ?

Un mot de la tageszeitung pour conclure. Le quotidien se penche lui aussi sur la couverture médiatique de la catastrophe. Les médias, explique le journal, ne bouleversent leurs programmes qu’à partir d’un certain nombre de morts. Alors seulement la machine se met en route, avec son enchaînement d’émissions spéciales-journaux-points info exceptionnels sur le vif. Par contre, aucune trace de compréhension pour ce qui s’est passé. Ça viendra peut-être plus tard, écrit le journal. Peut-être jamais. En tout cas, certainement pas à la télé.