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Angela Merkel rejoue la Dame de fer

29 octobre 2010

La chancelière allemande peut revendiquer une demi-victoire au Sommet des chefs d'état européens à Bruxelles. L'Allemagne a réussi à faire entériner le principe d'une "réforme limitée"du Traité européen.

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Après avoir mis huit ans pour se doter d'un nouveau Traité, les 27 états membres ont aujourd'hui besoin de tout sauf d'une nouvelle réforme constitutionnelle. C'est pourtant ce que souhaite l'Allemagne. Pour Berlin, seule une réforme peut mettre l'Europe à l'abri d'une nouvelle crise grecque. Il faut rappeler que Bruxelles a mis en place un fond de sécurité de 440 milliards d'euros pour venir au secours d'un pays défaillant.

Mais celui-ci, provisoire, n'est valable que jusqu'en 2013. En effet, l'article 125 du Traité, dit clause de « non bail out », stipule que l'Europe ne signifie pas payer pour les dettes de ses voisins. En clair : pas question que Berlin renfloue les états déficitaires. C'est cet article que l'Allemagne, après avoir insisté pour qu'il soit inscrit dans le traité, veut aujourd'hui corriger. Afin de pérenniser donc ce fonds de sécurité. Je vous propose d'écouter la chancelière Angela Merkel. "Tout le monde était d'accord pour avoir un mécanisme anticrise qui soit durable et tout le monde était d'accord pour que cela passe par des modifications limitées du Traité", a expliqué la chancelière allemande.

José Manuel Barroso et Nicolas Sarkozy : le premier s'est opposé à une réforme de Traité européen
José Manuel Barroso et Nicolas Sarkozy : le premier s'est opposé à une réforme de Traité européenImage : AP

Inacceptable et irréaliste

Les 27 sont donc d'accord pour modifier le Traité mais de manière "limité". Il n’est donc pas question de se relancer dans un marathon constitutionnel. C’est pourquoi Angela Merkel a échoué dans sa tentative d'inscrire une autre modification - de taille celle ci : retirer le droit de vote au Conseil aux états qui laisseraient trop longtemps déraper leurs déficits et leur dette.

Ceci supposerait une vraie réforme du Traité. Sur ce point, l'Allemagne était en minorité et le président de la Commission, José Manuel Barroso, a enfoncé le clou en bon stratège politique : "C'est inacceptable et pour être honnête, c'est irréaliste. Ce n'est pas conciliable avec l'idée d'une réforme limitée du Traité et cela n'obtiendra jamais le soutien unanime des états membres."

Il ne reste plus qu'à préciser ce que signifie une réforme "limitée" du Traité. Le président de l'Union, Hermann van Rompuy a été chargé de définir cela d'ici le prochain sommet au mois de décembre.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard