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Aprés la fête, l'atterrissage

Anne-Julie Martin6 novembre 2008

Décalage horaire oblige, ce sont les journaux de ce jeudi qui commentent l'élection de Barack Obama.

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Le président élu et sa femme Michelle ObamaImage : AP

« En Amérique, tout est possible » titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Si le mot « historique » est employé presqu'à l'excès pour signifier l'importance de cette victoire, il faut reconnaitre qu'ici il est approprié. Pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis, un Afro-américain emménage à la Maison Blanche. Avec triomphe mais sans triomphalisme. Et pour mesurer l'ampleur du triomphe, il suffit de retourner en arrière dans l'histoire de ce pays et de se rappeler ses tragédies. Ou bien de regarder au-delà des frontières : dans quel autre pays l'histoire de Barack Obama serait-elle possible ?


La Süddeutsche Zeitung parle d'une libération de l'Amérique. L'Amérique aspire à un nouveau départ, elle a regagné sa liberté d'action aux urnes. En votant, la majorité des électeurs a dit non au déclin, à l'affaiblissement et à la mauvaise gestion politique qui n'a fait qu'accélérer la chute. Face à cela, Barack Obama promettait le changement, mais en réalité il incarnait l'espoir. Il n'est toutefois pas un sauveur. Il n'est qu'un président qui doit maintenant assumer son mandat.


La fête mise est terminée, prévient de la même façon die Welt. Le sérieux affiché par le prochain président lors de la nuit électorale sera désormais chose commune. Obama a été élu comme l'incarnation d'un sentiment. Il doit maintenant traduire les rêves en prose gouvernementale. Au regard de l'élan incroyable qui l'a mené jusqu'à la Maison Blanche, l'homme le plus puissant du monde pourrait être un rénovateur. Il a une chance que peu de président ont eue avant lui.


De chance aussi il en est question dans la Tageszeitung. Le quotidien se souvient de la phrase du politologue Robert Kagan. En 2003, ce dernier déclarait que dans les questions stratégiques et internationales, les points de vue des Etats-Unis et de l'Europe étaient si éloignés, qu'on aurait dit que les uns venaient de Mars et les autres de Vénus. S'il y a bien un homme politique avec qui il existe une chance de regagner ensemble la planète terre, c'est bien Barack Obama. Les Européens seraient complètement fous s'ils ne saisissaient pas cette chance.