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Assad ou le dilemme de l'Occident

2 août 2011

La Syrie est à la Une des journaux, alors que les forces de sécurité ont encore tué plus d’une vingtaine de civils lundi. Les éditorialistes analysent le peu de réactions de la communauté internationale.

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Pour Die Welt, Bachar al-Assad doit partir !Image : dapd

La Süddeutsche Zeitung propose une caricature intitulée « encore un massacre de civils ». En arrière-plan, sur un écran de télévision, on peut y voir le président syrien Bachar al-Assad. Armé d'une kalachnikov, il tire, probablement sur son peuple. Au premier plan, devant la télé, le colonel Mouammar Kadhafi, lui-aussi armé, mais visiblement outré de voir Assad agir impunément. Il s'exclame : « mais que fait l'Otan ? »

La Süddeutsche Zeitung lui répond dans son éditorial qu'au vu du coût énorme de cinq mois d'intervention militaire en Libye, personne n'osera envoyer des troupes en Syrie. Le quotidien note par ailleurs que les pays européens ont beau prendre des sanctions et, par exemple, imposer à Damas un embargo sur les armes, le régime syrien pourra toujours s'approvisionner auprès de Moscou. Car la Russie est un allié stratégique, le journal rappelle qu'elle a une flottille militaire près de Tartous en mer Méditerranée, et qu'elle n'est pas prête de s'en séparer !

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Des soldats ont refusé de tirer sur la foule dimanche à HamaImage : picture alliance/abaca

Die Welt critique sévèrement les gouvernements occidentaux. Pourquoi Angela Merkel ne se contente-t-elle que de condamner les violences sans exiger l'arrêt de la répression ? Pourquoi ne pas dire ouvertement que « Bachar al-Assad doit partir » ? Certes, note le journal, il est difficile d'aider le peuple syrien, car l'armée est toute puissante, et il serait dangereux de s'en prendre au précieux allié de l'Iran. Mais à l'heure actuelle, nos dirigeants donnent l'impression d'avoir peur de basculer du mauvais côté si, dans le futur, Assad venait à se maintenir au pouvoir. Die Welt conclut que cette politique du silence est risquée. Les révoltés des pays arabes pourraient y voir le signe que nous ne voulons pas que la démocratie l'emporte chez eux. Nous ne sommes pas crédibles : voulons-nous vraiment qu'ils partagent nos valeurs ?

USA / Obama / Schuldenstreit
Barack Obama est à la tête d'un pays divisé, selon die tazImage : AP

Le fossé américain

Un mot pour finir dans die tageszeitung sur le compromis enfin trouvé entre Démocrates et Républicains sur le relèvement du plafond de la dette publique des Etats-Unis. Ne nous réjouissons pas trop tôt, prévient le quotidien. Car le pays est divisé : d'un côté le camp du président Barack Obama et sa représentation de l'Etat, tel qu'on le perçoit en Europe, à savoir un Etat qui veille à un minimum de justice sociale. De l'autre, le camp des Républicains et surtout du mouvement du Tea Party opposés à toute intervention publique. Les conséquences de cette division sont désastreuses, conclut die taz : en deux ans et demi de mandat, Obama n'a ni injecté d'argent dans l'éducation par exemple, ni baissé les impôts. Bref, il n'a pas fait un seul heureux.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Sébastien Martineau