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Assassinat du chaf du Hamas Abdelaziz al-Rantissi

Aude Gensbittel19 avril 2004

L’assassinat par Israël du chef du Hamas Abdelaziz al-Rantissi samedi fait les gros titres des journaux allemands de lundi. Un assassinat qui est survenu à moins d’un mois de celui du cheikh Ahmed Yassine et qui a de nouveau provoqué une large condamnation de la communauté internationale.

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Obsèques d'al-Rantissi à Gaza
Obsèques d'al-Rantissi à GazaImage : AP

Le chef du Hamas Rantissi était peut-être un meurtrier, en tous les cas c’était un démagogue rempli de haine. Est-ce que cela légitime pour autant son exécution sans inculpation et sans procès, se demande die Welt. Le droit international public dit non. Israël tire vanité d’être la seule démocratie de la région, continue le quotidien de Berlin, pourtant la force de l’Etat de droit est justement de ne pas se servir des mêmes moyens que ses ennemis. Si elle veut être crédible, une démocratie doit se soumettre à certaines exigences morales et éthiques. Israël doit se défendre quotidiennement contre des attaques meurtrières qui visent sa population civile, rappelle die Welt. Mais il doit le faire avec des moyens démocratiques, pour que le pays ne sombre pas dans un tourbillon de violence autodestructeur.

Pour la Frankfurter Rundschau, la liquidation d’Abdelaziz Rantissi n’était pas une surprise – à la rigueur le moment auquel elle a eu lieu en était une. Après tout il y a encore deux semaines jusqu’au référendum du Likoud. Faire assassiner le chef du Hamas plus près de cette date aurait peut-être plus servi Ariel Sharon pour obtenir une majorité pour son plan de retrait de Gaza. Car entre-temps il peut se passer beaucoup de choses, particulièrement en matière de terrorisme. Un raisonnement qui paraît cynique, écrit le journal de Francfort. Pourtant la politique d’assassinats ciblés l’est tout autant. On sait qu’elle n’empêche que dans de rares cas les attaques à la bombe, en règle générale elle motive de nouveaux attentats suicide.

« A Gaza rien de nouveau » titre la Süddeutsche Zeitung. On dirait le remake d’un mauvais film écrit le journal : les hélicoptères au-dessus de Gaza, les tirs de roquettes, les cadavres déchiquetés, et au plan suivant les commentaires politiques en Europe, aux Etats-Unis, en Israël et dans les territoires palestiniens. Des commentaires que l’on a déjà entendus mot pour mot. Car l’assassinat ciblé du chef du Hamas Abdelaziz al-Rantissi suit exactement le même scénario que la liquidation de son prédécesseur le cheikh Ahmed Yassine il y a un mois. Seulement ce n’est pas un film, poursuit le quotidien de Munich, les assassinats et les morts ont lieu pour de vrai.

Tant que le Hamas est occupé à choisir les successeurs à ses chefs assassinés et qu’il est en fuite devant l’armée israélienne, il ne peut pas organiser de mesures de représailles – c’est ainsi que les services de sécurité israéliens justifient l’exécution des deux chefs du Hamas, écrit la Tageszeitung. Un argumentation logique du point de vue israélien. Mais ce n’est pas cette spirale de la violence qui résoudra le conflit palestinien conclut le journal de Berlin.