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Attentat sanglant à Jakarta

Aude Gensbittel10 septembre 2004

De nombreux journaux allemands reviennent sur l’attentat suicide d’hier devant l'ambassade d'Australie à Jakarta. Un attentat qui a fait au moins 9 morts et 180 blessés et qui a été revendiqué par le groupe islamiste Jamaah Islamiyah. L’explosion est survenue à deux jours de l’anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, mais aussi exactement un mois avant les élections législatives australiennes – élections dominées par la question du soutien du gouvernement à la politique américaine en Irak. Un contexte qui inquiète fortement les éditorialistes.

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Après l'attaque de l'ambassade d'Australie
Après l'attaque de l'ambassade d'AustralieImage : AP

Une fois de plus l’attentat visait les intérêts d’un pays qui s’était engagé dans la croisade irakienne de l’administration Bush, écrit la Landeszeitung. L’attaque de l’ambassade d’Australie montre que les terroristes ont tiré la leçon de leur expérience en Espagne pour ce qui est d’influencer les résultats d’une élection. Les législatives du 9 octobre en Australie seront en effet décisives pour l’avenir politique du premier ministre John Howard, aussi fidèle à George W. Bush que l’était son ancien homologue espagnol José Maria Aznar.

Pour la Süddeutsche Zeitung, quels que soient les auteurs de l’attentat de Jakarta, ils ne voulaient pas seulement toucher l’ambassade d’Australie. L’attaque visait également le pouvoir indonésien, qui lutte contre le réseau Jemaah Islamiyah depuis l’attentat de Bali en 2002. Selon le journal de Munich, les terroristes s’en prennent aux étrangers pour torpiller le développement économique du pays. Avec chaque coup porté aux métropoles indonésiennes, ils effraient les diplomates, les touristes et les hommes d’affaires étrangers. Et ça ne joue visiblement aucun rôle pour les auteurs des attentats si, comme hier, ce sont principalement des Indonésiens qui y perdent la vie. Les terroristes sont sans doute plus néfastes à l’Asie du Sud est que tous les mouvements séparatistes de la région réunis.

Toutes les mesures de sécurité prises de nous jours ne suffisent pas à éviter des tueries en plein jour et aux yeux de tous, écrit le Financial Times Deutschland. Toutefois les démocraties libérales ont fait des progrès en matière de lutte contre le terrorisme depuis 2001, estime le quotidien. Pas seulement dans le domaine policier et militaire, mais aussi dans le domaine politique, même si pour cela certaines leçons ont coûté cher. A coup de bombes sur Madrid, les terroristes ont en effet réussi à influencer le résultat d’une élection et au bout du compte la politique extérieure d’un grand pays européen. Pourtant la décision n’était pas seulement due au terrorisme, mais aussi en grande partie à la politique de désinformation du gouvernement Aznar. Si les politiciens des autres pays tirent les bonnes conclusions des événements de Madrid, alors il est improbable que les élections d’Indonésie et d’Australie soient influencées de la même manière, conclut le journal.