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Au G7, les opposants sont tenus à l'écart

Philippe Pognan8 juin 2015

A Elmau, pittoresque village des Alpes bavaroises la chancelière allemande Angela Merkel et ses invités de marque n'ont pas été dérangés par les manifestants.

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G7 Gipfel Schloss Elmau Proteste
Les opposants au G7 obligés d'emprunter des sentiers de traverse escarpés pour s'approcher le plus près possible du sommetImage : DW/S. Pabst

La taz , die tageszeitung, constate que les opposants au sommet du G 7, les adversaires de la mondialisation se sont certes mobilisés, mais ils n'étaient que quelques milliers seulement, bien moins que ce que l'on aurait pu penser. En formulant de nombreuses interdictions et avertissements, en jetant le discrédit sur les manifestants potentiels, les autorités bavaroises et les conservateurs de la CSU ont tout fait pour écarter les protestataires de la coulisse idyllique des Alpes bavaroises. Mais, estime le journal, la CSU n'est pas la seule responsable de la faible mobilisation. Les opposants au G7 ont suivi la ligne de division tracée par la police: d'un côté les gentilles ONG, de l'autre les méchants casseurs radicaux. A l'exception du courageux parti de la gauche, Die Linke, aucune grande structure ne s'est donné la peine de montrer sa présence à Elmau. La plupart ont limité leurs actions à la lointaine capitale régionale, Munich. Celui qui considère cela comme de la protestation, peut renoncer aux manifestations et se contenter de cyberactivisme ", conclut la taz.

G7 Gipfel Schloss Elmau Teilnehmer Gruppenfoto
Photo de groupe: le président du Conseil européen Donald Tusk, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le Premier ministre canadien Stephen Harper, le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le Premier ministre britannique David Cameron, le Premier ministre italien Matteo Renzi et le président de la Commission européenne Jean-Claude JunckerImage : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

A côté des grands dossiers, comme l'Ukraine et la Grèce, l‘Afrique n'est pas oubliée, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Angela Merkel veut que le G7 s'engage plus largement pour suivre une politique plus harmonieuse avec ce continent et la chancelière a plaidé pour des fonds devant financer des projets d'adaptation structurelle dans les pays africains. Alors que l'on tire en Ukraine, que la Chine poursuit ses ambitions d'expansion territoriale et que les Grecs font faillite, il est louable de ne pas oublier l'Afrique, estime le journal. Il serait bon que les 7 pays les plus industrialisés, ces démocraties d'économie de marché qui se considèrent liées par une „communauté de valeurs“, n'oublient pas qu'elles portent aussi une grande responsabilité pour le monde, souligne la FAZ , qui cite ainsi le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

G7 Gipfel Schloss Elmau Merkel Obama
Comme des amis de longue date: Angela Merkel et Barack ObamaImage : Reuters/M. Kappeler

La Frankfurter Rundschau se penche sur les relations germano-américaines : "De temps en temps des partenaires doivent se montrer leur affection, en dépit de divergences d'opinion sur tel ou tel sujet. Dès l'ouverture du G7, Angela Merkel et Barack Obama ont trouvé les mots justes pour l'alliance germano-américaine et mis en scène les images adéquates dans le cadre idyllique des montagnes bavaroises. Mais, au delà des valeurs communes, de bonnes relations durables ne seront possibles que si l'on règle les différends existants. Or, jusqu'ici, les deux n'ont pas échangé un mot sur l'affaire d'espionnage NSA-BND. Leur position respective sur le projet de libre échange commercial transatlantique TAFTA n'est pas claire non plus."

Autre sujet: la Turquie...

Le parti AKP du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a essuyé un cuisant revers aux élections législatives dimanche en Turquie. Au terme d'un scrutin transformé en plébiscite autour de son fondateur Recep Tayyip Erdogan, l'AKP, le Parti de la justice et du développement a perdu la majorité absolue au Parlement. Une majorité qu'il détenait depuis treize ans déjà. Pour la première fois, l'AKP devra former un gouvernement de coalition ou minoritaire. "Erdogan et l'AKP doivent d'abord digérer le résultat de ce scrutin", commente le quotidien Badische Neueste Nachrichten : "maintenant que l'invincibilité présumée d'Erdogan n'est plus qu‘un mythe, des conflits internes risquent d'éclater au sein du parti au pouvoir. Déjà avant le scrutin, des voix critiques vis-à-vis d'Erdogan se sont fait entendre. Maintenant, les électeurs ont fait comprendre à l'AKP qu'ils rejettent clairement la politique d'Erdogan, ses interventions au sein de la justice, ses attaques sur la presse et son incapacité à l'auto -critique", conclut le journal de Karlsruhe.

Türkei Parlamentswahl Recep Tayyip Erdogan
Le scrutin a été un camouflet pour Recep Tayyip ErdoganImage : Getty Images/AFP/A. Altan
Anhänger der HDP pro kurdische Linkspartei Diyarbakir Türkei
Partisans en liesse du parti kurde HDP, le "tombeur" du parti au pouvoir. Grand vainqueur du scrutin, le Parti démocratique du peuple,mouvement dirigé par Selahattin Demirtas, a réuni 13,1% des suffrages et raflé 80 sièges.Image : Reuters/O. Orsal