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Augmentation des taux directeurs européens

Christophe LASCOMBES2 décembre 2005

L’annonce faite hier par la BCE de relever ses taux directeurs et la publication simultanée des chiffres du chômage en Allemagne, indiquant une réduction pour le mois de novembre, contrairement à toutes les tendances observées, font naturellement l’objet des commentaires de la presse allemande.

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Jean-Claude Trichet, le patron de la BCE, annonçant l'augmentation d'un quart de point des taux directeurs.
Jean-Claude Trichet, le patron de la BCE, annonçant l'augmentation d'un quart de point des taux directeurs.Image : AP

Si pour certains journaux, cette décision a été prise à un mauvais moment, si c’est un signal lancé trop tôt pour éviter la fatale spirale du renchérissement des coûts salariaux, rarement un relèvement d’un quart de point des taux directeurs aura suscité autant de réactions de défense, s’étonne la Süddeutsche Zeitung. Ce renchérissement serait un poison pour l’économie en ces temps de faible conjoncture. Une critique exagérée, selon le quotidien. Ce quart de point de plus ne va pas empêcher une entreprise de solliciter un crédit, pas plus qu’il ne mettra un terme au boom immobilier dans certains pays européens.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les conséquences de ce relèvement des taux directeurs européens sont faibles. Seulement, il importe que ce ne soit pas le début d’une série d’augmentations. Il est de fait que les causes de la morosité conjoncturelle dans les trois grandes économies européennes sont purement internes aux trois pays. Ce n’est pas la politique financière de la Banque centrale européenne qui en est la cause.

Pour ce qui concerne la baisse inattendue des chiffres du chômage, la Frankfurter Rundschau s’étonne : alors que l’Allemagne pourrait se réjouir de ces nouveaux signes d’espoir, tant en termes de conjoncture que d’emploi, le nouveau gouvernement semble bien décider à se frayer un chemin à la machette vers la réduction des déficits budgétaires. Si Berlin ne change pas rapidement de cap, la tendre petite plante de la relance conjoncturelle sera de nouveau piétinée et fanée en 2007.

La Berliner Zeitung conseille de poursuivre les réformes structurelles entamées. La réduction des coûts salariaux est le premier pas d’une longue série dans la bonne direction. L’efficacité des réformes Hartz doit être vérifiée et renforcée. Le gouvernement doit maintenant réfléchir aux possibilités de création d’emploi dans le secteur des bas salaires. Si la grande coalition enregistre des succès dans ce domaine, elle pourra alors faciliter le renversement de la tendance sur le marché de l’emploi dès 2006, conclut le quotidien.