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Bérézina mon amour...

23 mai 2012

Les journaux allemands s'intéressent au nouveau ministre fédéral de l'Environnement et à la décision d'Oskar Lafontaine, ancien leader social-démocrate, de retirer sa candidature à la présidence de son parti die Linke.

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Attention, un ministre peut en cacher un autre
Attention, un ministre peut en cacher un autreImage : dapd

Après sa défaite cuisante aux dernières élections législatives de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le limogeage de Norbert Röttgen, également ministre fédéral de l'Environnement, a ressemblé à une punition, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Cette sentence entérine la chute vertigineuse de ce parti qui régna autrefois en grand seigneur à Düsseldorf, la capitale régionale, où la CDU n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Pour die Welt, Peter Altmaier son remplaçant est un bon choix. Modeste, très performant en matière de communication, il a su garder une certaine autonomie tout en restant loyal à la CDU. Cette loyauté silencieuse le fait ressembler à Thomas de Maizière, homme-lige d'Angela Merkel, qui a su assumer différents postes politiques majeurs sans perdre d'envergure ni de réputation.

Angela Merkel n'a pas hésité à changer de ministre
Angela Merkel n'a pas hésité à changer de ministreImage : dapd

Autre sujet de commentaire dans les quotidiens : le retrait de la candidature d'Oskar Lafontaine à la direction du parti die Linke. L'ancien social-démocrate et co-fondateur de ce parti de la gauche radicale exigeait l'élimination de son rival à ce poste, Dietmar Bartsch, leader de la fraction est-allemande du parti.

Ce qui fait dire à die tageszeitung : Oskar Lafontaine est victime de sa propre vanité, persuadé qu'il était d'être le seul capable de sauver son parti. Heureusement, que die Linke n'a pas voulu se soumettre au diktat de celui qu'on surnomme le « Napoléon de la Sarre ». Choisir Oskar Lafontaine n'aurait pas été un vrai choix. Il est bon que le parti ait su faire preuve d'entêtement et contrer la dérive absolutiste de son dirigeant. Et le quotidien de Berlin de s'interroger : mais pourquoi les hommes politiques de cette génération sont-ils si rétifs à l'autocritique ?

Katja Kipping et Katharina Schwabedissen, le futur tandem à la tête de la gauche radicale ?
Katja Kipping et Katharina Schwabedissen, le futur tandem à la tête de la gauche radicale ?Image : picture-alliance/dpa

Oskar Lafontaine a rendu un grand service à son parti en retirant sa candidature. Il lui en aurait rendu un bien meilleur en ne la posant pas, analyse la Süddeutsche Zeitung. La suite maintenant est claire : soit Dietmar Bartsch prend la tête du parti, tentant d'installer la gauche radicale comme une force politique pragmatique et un partenaire possible des sociaux-démocrates - le risque est alors que les adhérents ouest-allemands quittent die Linke - soit un compromis est trouvé et l'on verra de nouveau un duo de deux personnalités plus faibles diriger la gauche radicale. Le parti ne risquera alors plus la scission, mais une agonie interminable, conclut le quotidien de Munich.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sébastien Martineau